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La dernière nuit de l’émir, un récit d’Abdelkader Djemaï. Un livre… en attendant le biopic !

emir officielle

 

Le tournage de la super production algéro-américaine sur l’Emir Abdelkader, annoncé pour novembre 2013, tarde à commencer. Le réalisateur Charles Burnett, aperçu à Mila par un directeur de musée, vient à  peine d’entamer les repérages. Pire, selon des indiscrétions recueillies auprès de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, le casting n’est même pas encore achevé. Idem pour la construction du studio qui devrait servir aux reconstitutions des scènes syriennes du film. Bref, l’Emir à l’écran, son regard bleu irradiant de sagesse les quelques salles obscures algériennes existantes, ce n’est pas pour demain, ni sans doute pour « février 2014 », date féérique annoncée par le producteur et scénariste franco-californien, Philippe Diaz. Alors, disons que ce biopic, c’est comme la 3G, et que nous sommes habitués aux cafouillages, aux retards, en somme au « khorti », cette discipline dans laquelle excellent nos responsables. C’est dit. Reste la littérature, et son incroyable capacité à faire émerger ce que l’Histoire, trop imposante à l’échelle de l’homme, et détournée jusqu’à l’écœurement  à des fins politiques, ne peut transmettre. Un peu de sagesse donc, à hauteur d’homme, quand bien même ce serait le fondateur de l’Etat algérien moderne. C’est ce pari, risqué mais essentiel, qu’a tenté l’écrivain Abdelkader Djemaï dans « La dernière nuit de l’Emir ».

Ce récit de 161 pages, paru en France en 2012 et réédité en Algérie en 2013 chez Barzakh, offre, dans un souffle à la fois épique et mélancolique, une vision peu commune de l’Emir Abdelkader. Et pour cause, loin des glorifications stériles et incompréhensibles pour les jeunes générations, l’auteur choisi un moment particulier du parcours de l’Emir qu’il met au centre de son récit : Superbe ouverture, dans la grisaille de l’hiver, sous la pluie et dans les larmes de la défaite, des larmes « cachées au fond du cœur » de ces algériens : Le 24 décembre 1847, Abdelkader Ben Mahieddine,  chef résistant, farouche mais vaincu, attend sur le port de Djemâa-Ghazaouet en compagnie de quatre-vingt-seize membres de sa famille et amis d’embarquer sur le Solon, un bateau qui doit le mener à Alexandrie ou Saint-Jean-d’Acre. C’est, en réalité, un radeau de la Méduse, puisque les passagers, transférés ensuite sur un autre bateau , l’Asmodée, vont échouer à Toulon. Dernière étape avant le château d’Amboise. Il faut croire que la parole, la « kelma »,  n’est pas une vertu du colonisateur. Voilà pour l’ouverture, mais aussi pour la fin.  Alors, plaisir gâché d’un récit parfaitement circulaire et sans surprises ? Loin de là, car entre les deux, des flashs back (comme au cinéma !). Raconter quinze années de résistance, de batailles sanglantes, victoires et défaites comprises, en si peu de pages n’est pas chose aisée. Et éviter le piège d’un énième cours d’Histoire sur l’émir semble relever de l’exploit. Mais Abdelkader Djemaï, écrivain talentueux et discret, sait que les plus belles histoires sont portées par des chants qui les élèvent au rang de mythes. Qui de mieux qu’un troubadour, un meddah  pour garantir l’éternité d’une mémoire ? Il s’appelle sobrement, mais si délicieusement, Bachir-el-wahrani, et il va tout au long du récit chanter la vie de l’émir, raconter son enfance, bref, magnifier son destin. Inutile d’en dire plus, entre le chant, l’ouverture et la fin, il y a l’Histoire, mais comme au cinéma, porteuse de rêves à échelle humaine. Alors reste à lire, puis à relire, le temps que ce film, déjà décevant, ne nous déçoive encore plus. Mais qui sait …

Abdelkader Oueghlis.

 

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5 commentaires

aksil 30 janvier 2014 at 16 h 09 min

merci bcp pour le contact je tremble en écrivant j’adore » mon pays bon courage à nous tous.

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Ammarkhodja Rachid 1 février 2014 at 12 h 26 min

Just wanted to say best of luck and I can’t wait to see the movie, I’m sure is going to be a great movie and thank you for thinking to make a movie on our great Emir AbdelKader.

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rab 2 février 2014 at 9 h 49 min

On espère que l’épisode du contexte de l’élaboration et de la signature du Traité dit de la Tafna ne sera pas occulté.La chute de Constantine trouvera peut-être son explication.

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kadi 23 février 2014 at 21 h 04 min

l acte de réedition de l Emir Abdelkader est expose aux archives départementaux de metz en moselle en France.C est l original et il est bien
conservé

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BABZMAN 23 février 2014 at 21 h 41 min

Merci pour cette information. Un sujet sera bientôt dédié à l’émir Abdelkader, si vous souhaitez participer, vous pouvez nous envoyez votre contribution.
A bientôt.

Cordialement
l’équipe Babzman

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