Babzman
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La colonisation française (1830 à 1962)

Simples réflexions d’un colon, paris, 1891

colonsAu début de la colonisation de l’Algérie, les partisans français de la conquête n’étaient pas « assez nombreux », il restait en métropole des sceptiques et des réfractaires, qu’il fallait à tout prix convaincre des « bienfaits » de cette mission, dite « civilisatrice ». S’en est suivie une campagne en faveur de ce rapt de terre et d’identité, permettant de justifier la colonisation. Du guide du parfait colon, aux peintures orientalistes, en passant par des pamphlets prônant et glorifiant « la missions civilisatrice »… tout y passe, et ça marche!

Néanmoins, certains esprits avisés ont fort heureusement échappé à ce lavage de cerveau de masse. Babzman partage avec vous le témoignage d’un colon, qui défend de façon avant-gardiste et sans le nommer :  « le principe du droit des peuples à disposer d’eux-même ».

 

Un étranger est venu, « et cet étranger a spolié par la force, les biens des légitimes habitants d’Algérie ».

« Nous nous sommes emparés d’une grande quantité de leurs terres, choisissant les meilleures. Parmi ces terres, un bien petit nombre a fait l’objet de marché de gré à gré. pour beaucoup, nous les avons prises à leur propriétaires afin de créer des centre coloniaux, les payant un peu ce que nous voulions, en retardant souvent le paiement pendant des années, pour beaucoup plus encore, pour beaucoup plus encore, nous les avons confisqués afin de punir des faits de rébellion, c’est-à-dire des essais de leur part fort légitimes de recouvrer leur liberté.

Que d’indigène passant à côté de nos établissement peuvent dire : « là, mes pères ont vécu; là reposent leurs cendres. Un étranger est venu, qui a étendu sur nos champs, ses mains avides, parce qu’il était le plus fort. » 

Qu’on ne m’accuse donc pas de faire des phrases : si nous étions arabes, n’aurions-nous pas le droit de parler ainsi? 

Les arabes sont autorisés à trouver que notre main étendue sur eux, est celle d’un maître, et fort peu celle d’un père. Ils ne la sentent guère, que lorsqu’il y’a des impôts à percevoir, des corvées à imposer, des faites à punir. Nous avons augmenté pour eux le nombre de cas punissable, en créant ce qu’on appelle le Code de l’indigénat, qui regroupe un ensemble de prescriptions dans lequel l’arbitraire trouve trop de place. Voyant le chrétien héréditairement détesté, intervenir en despote, dans une foule d’actes de sa vie, voyant les fils bien-aimés du prophète humiliés sous le joug et le sol de leur patrie passer peu à peu dans nos mains, les arabes ne peuvent que continuer de nous haïr de plus en plus.

Notre conduite envers eux , peut à peu près se résumer en ceci : nous les maintenons par la force, et nous en tirons tout ce que nous pouvons. »

Mira B.G

Source :

  1. Docteur X, simples réflexions d’un colon, 1891, tiré des « Archives de l’Algérie« , publiées aux éditions Michèle Trinckveil

 

 

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