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Histoire Période ottomane (1515 à 1830)

Saga : Les histoires d’Amour dans la Régence d’Alger : entre passion et haine!

sur une terrasseSuite à la dernière lettre de la princesse Zaphira, l’amoureux fou de rage de se voir éconduire et traité en vulgaire assassin,  fit irruption dans ses appartements : 

« Comment oses-tu et qui t’a conduit  » ? l’interrogea-t-elle en ramenant ses voiles sur ses larmes. Il  tenta un moment de jouer les jolis cœurs pensant adoucir la belle qui  ne l’entendait pas de cette oreille. Elle le pria de lui épargner la peine de vouloir la séduire par des promesses et lui déclara s’être préparée à l’idée de la mort. « Puisque tu as été assez inhumain pour m’ôter mon marin et la gloire qui l’entourait, ajouta-t-elle, ce ne sera plus qu’un demi crime que de m’ôter la vie ».

Sous le coup de la colère, Aroudj lui avoua qu’il avait assassiné son mari.  Mais il se radoucit subitement. Ne comprendrait-elle jamais qu’ainsi il avait sauvé sa ville d’Alger des mains des chrétiens?

D’ailleurs il souhaitait à présent le retour de son fils Yahia, afin de le rétablir sur le trône de son père. Quant à elle, Zaphira, elle ne manquerait de rien, si elle daignait lui accorder le miel de l’amour.

Et tandis que Aroudj continuait à énumérer avec une volubilité de perroquet, les égards qu’il entendait lui prodiguer, Zaphira sentit la fureur la reprendre. Par la perle noire de la Mecque, ce misérable aventurier se moquait-il d’elle ? Heureusement son fils Yahia, doué de la force des lions, était là qui ne laisserait pas impuni un tel forfait, et Aroudj le meurtrier, ne serait bientôt plus que poussière sous son pied vengeur.

Mêlant le geste à la parole avec une rudesse qui n’était pas dans ses habitudes, elle se déchaussa et, de sa babouche brodée, le frappa au visage. Aroudj tressaillit, il porta la main à son arme, puis, faisant montre d’un calme étrange, il sortit à reculons comme vaincu par l’assaut victorieux de la seule personne qui lui tenait tête à Alger.

Zaphira inconsolable, se ressaisit grâce au soutien de ses femmes qui la réconfortèrent de leur sollicitude toute maternelle, et lui apportèrent aussitôt des flacons de parfums dont elle respira la senteur, ce qui parut l’animer d’un courage merveilleux.

Sa décision était prise, elle mourrait avant l’aube. Elle serait, à ne pas en douter, la dame d’un poème illustre. Un instant, elle voulait vivre encore, presser contre elle son jeune fils Yahia, entrer dans les kiosques aux douces odeurs de rose, fouler les bois amers de la galerie des cerisiers.

Mais sa fierté rejaillit avec force. Aurait-elle peur, elle, une femme d’El-Djazair ?… Allait-elle s’en aller sans avoir dit un dernier mot, à celui qui quelques temps plus tôt, lui avoua son ignoble crime? La suite au prochain RDV

 

Illustration : Femme pensive sur une terrasse d’Alger, Frederick Arthur Bridgman

 

B. Babaci

Écrivain-chercheur en histoire

 

Retrouvez les premières parties des histoires d’amour dans la régence d’Alger sur babzman :

https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-par-b-babaci/ (présentation)

https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-par-b-babaci-2/ (partie I)

https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger/ (partie II)

https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-partie-iii-echange-epistolaire-entre-baba-arroudj-et-la-princesse-zaphira/  (partie III)

 

 

 

 

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