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Mode et beauté d'antan (Zine Zman)

L’indétrônable karakou d’Alger

karLe jour de ses noces, la mariée algéroise porte le karakou, un haut en velours ajusté, entièrement boutonné et chargé de broderies à la fetla ou au medjboud, ainsi qu’un pantalon, généralement doré ou de teinte claire. Si aujourd’hui le haut de cette tenue se décline dans différentes couleurs et matières, au début du 19ème siècle , il était de couleur grenat et exclusivement en velours ou en brocart.

Le pantalon était bouffant et laissait les chevilles découvertes, ce qui permettait à la mariée de porter des khlakhel (bijoux de cheville). Cependant, ce costume n’a rien ou presque de commun avec celui que portaient les mariées d’il y a plusieurs siècles. En effet, nous sommes loin des influences grecques, puis romaines où le péplum à fibule était à la mode et dont on retrouve encore le drapé dans certains costumes algériens, comme c’est le cas pour la tenue chaouiya. L’origine du karakou tel qu’il est structuré aujourd’hui est assez récente.

Il remonte au début de l’occupation française en Algérie. Avant 1830, il était long, ressemblait plus au caftan et se nommait ghlila djabadouli. Mais les malheurs qui se sont abattus sur les habitants d’Alger dès sa conquête l’ont transformé pour les années à venir. La ghlila djabadouli devient moins large et plus courte, son décolleté disparaît et sa coupe est plus ajustée. Inspiré de la mode européenne, il devient désormais le karakou. Le pantalon bouffant fait peu à peu place au pantalon chalqa (fendu sur les côtés).

Aux pieds, la mariée remplace les babouches pointues recouvertes de velours par des chaussures à talons fermées. Au passage, la transformation sacrifie aussi la fouta, le h’zam et la toque portés auparavant. Sur la tête de la mariée, il ne restera que la m’herma, un fichu en soie brodé et bordée de longues franges. Elle est portée avec diadème(el’assaba), ornée d’épingles trembleuses (ra’achat) et du fameux khit errouh, qui deviendra par la suite l’unique bijou de tête de la mariée algéroise du XXe siècle.

Khadija T.

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