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contribution : Sid Ali Zernadji, dirigeant de la troupe Zorna des Deys.

ZernadjiaAu moment de l’occupation ottomane en Algérie, la nouba des Zernadjis, qui puise son origine dans des temps anciens, a été requise par les Deys.

Cette nouba était l’escorte du Dey lors de cérémonies officielles au Palais, pour les réceptions dans l’entourage intime du Sultan.  Dirigée par Sid Ali Zernadji, la troupe fut  baptisée de son nom. Après son décès, la troupe fut reprise par Cheikh Hadj Ouali. Il prit sa suite en y apportant quelques modifications, concernant les instruments et les cérémonies, tout en laissant la nouba présente dans les lieux saints et chez Mahieddine de l’Arabâa, El Hadj Ouali a laissé le répertoire de sa nouba à plusieurs élèves parmi lesquels El Baghdadi qui a été le compagnon du professeur Sfindja, avec sa flûte, Buchachoua, El Khlifi, , sadani et Koutchouk. Ces derniers ont introduit la nouba dans les ziras (pèlerinages) qui, tous les ans, partaient à Koléa et Miliana. Par la suite, le professeur Baba Kaddour Aïn Kahla a continué à professer l’art de cette nouba, en formant une troupe dont le premier élève fut El Hadj Ahmed Titich, le père du célèbre Boualem Titiche. Après 1932, ce dernier prend des cours de chant classique chez Benteffahi, et Mahieddine Lakehal d’El Mossilyia.

A Koléa, après sa mort, ses fils Hacène et Mustapha reprirent, à leur tour, la nouba des zernadjis.

Le mot Zorna désigne un instrument à vent, et à anche double. Il tire son nom du persan « zur » qui signifie fête et « ney » qui signifie roseau.

Zornala Zorna fut popularisée par les turques, et fut nommée auparavant Zolami. Elle existe  aussi en Tunisie, Iran, en Azerbaïdjan, en Yougoslavie, et dans les Balkans ou elle prend le nom de Zorla. Dans tous ces pays, elle demeure identique à elle-même, soit un hautbois avec un pavillon campanule d’où sort le même son. Son embouchure est très fine, et dispose d’un bec creusé dans le nacre.

En Afrique du Nord, elle est plus communément appelé el ghaïta; nom dérivé de l’Indo-européen Gada. El ghaïta tient du hautbois par sa forme et par son timbre nasillard. C’est un instrument très prisé dans les orchestres populaires et sur les places de villages.

La zorna se répand en Algérie par le biais d’une musique militaire d’origine turque,  jouée en plein air dans les villes de garnison comme Alger, Kolea, Blida ou Bejaia. Elle a peu à peu évolué auprès du registre religieux avant de se mêler à la chanson populaire, le chaabi. Ce syncrétisme musical fait de la Zorna à la fois un instrument, mais également un style musical dont Boualem Titiche est l’une des icônes en Algérie.

Linda Kalladjou.

Source :

  • Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens, par Achour Cheurfi. Ed. ANEP, 1997.

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1 commentaire

Karima belkacemi 1 avril 2016 at 11 h 36 min

J’adore ce que vous faites mais on a l’impression que l’histoire de l’Algerie ne commence qu’avec les Turcs.Quelque chose d’enorme manque, l’avant turc et en plus l’Algerie est UN pays riche en histoire et son peuple ne peut pas etre seulement l’eleve qui apprend des autres.J’ai goute par exemple a la baklawa turcque et celle de l’Algerie, enorme difference.Faites des recherches UN peu plus approfondies et lointaines dans l’histoire. Dans le temps l’Algerie etait très riche en agriculture, automatiquement sa bouffe aussi.Les Turcs n’ont pas ramene leurs femmes pour s’installer sauf les hauts responsables, les janissaires se sont maries avec les femmes du pays, donc une question SE pose puisque c’est les femmes qui s’occupaient de cuisine et les femmes turcques n’etaient pas très nombreuses, comment ont-elles pu imposer tout UN art culinaire?

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