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Chroniques Nouvelles du sud

Us et ruses des femmes des oasis occidentales, partie I

saharaSavamment rattachés au cycle de la vie, les codes sociaux, conjugués aux divers acteurs de l’aspect du quotidien pointent l’index sur  la place des femmes. Elles sont en effet intiment et indubitablement rattachées à l’organisation d’une société quelle qu’elle soit, car elles en sont le socle et l’emblème.

Les ksours et oasis occidentales ont longtemps été le théâtre de plusieurs influences ethniques. Berbères, juifs et arabes se sont succédé ou y ont cohabité. De ce fait,  la lecture de certaines pratiques matriarcales de cette région, complexe et riche de ses brassages, ne peut se traduire qu’à la lumière des réalités historiques, analysées sous un aspect diachronique/synchronique.

Ainsi, le mariage en tant qu’union sacré et correspondant au mode d’organisation de la conjugalité le plus ancien et le plus répandu; et constitue un domaine de choix, dans notre modeste présentation des us et coutumes des femmes des oasis occidentales.

Le contrat  prénuptial :

Soucieuses du confort de leurs filles, lorsque celles-ci atteignent l’âge d’être mariées, les mères de familles commencent, alors de pointus pourparlers  et de grandes négociations, en vue d’une contraction avantageuse pour leurs filles.

Lalla Aicha, doyenne de l’un des ksours de Charouine, une femme toute menue au charisme singulier, me raconte avec beaucoup d’humour et d’espièglerie la petite histoire d’une grande ruse. Elle me précise ainsi les contours du rôle de la femme, qui doit s’occuper de l’éducation de ses enfants, veiller sur les biens de son mari, et se charger de l’entretien  du djenane en se chargeant de la culture de la terre et de l’élevage du bétail. Plus qu’un devoir, il s’agit d’un mode de vie et d’un moyen de passer le temps.

Il y a fort longtemps de cela, fins stratèges, ses aïeuls femmes ont trouvé le moyen leur permettant de se dérober à certaines tâches qu’elles estimèrent ingrates. Elles auraient délibérément saccagé leurs djenanes prenant le grand risque de  se faire répudier. Accablés, les pauvres maris, tinrent conseil, et délibèrent. Ils interdisent alors à leurs femmes de cultiver la terre et depuis, cette interdiction perdure dans certains ksours (il convient de préciser que cette règle ne concerne pas l’’ensemble des ksours occidentaux, mais seulement quelques uns).  Ainsi, prenant acte de la décision prise en conseil, si la future belle-famille n’adhère pas à cette condition considérée comme sine qua none, les fiançailles sont rompus ou les pourparlers interrompus…Mais dans le cas contraire (en plus de l’acceptation des autres conditions citées par les deux familles), les youyous résonnent, et la fatiha est lue afin de sceller ce contrat prénuptial tacite.

 

Dans  l’imaginaire collectif de l’humanité, la malice et la ruse sont des traits de caractère prédominants et indissociables de la figure  féminine .En l’an 560 hégire, le théologien et philosophe, Ibn El Djouzi, consacre aux femmes un ouvrage intitulé : « Hiyalou anissaê », Ruses des femmes. Bien que  considérées comme  cocasses et triviales, certaines pratiques sont sans doute l’expression d’un bouleversement et d’une évolution des mœurs, contribuant de façon « ingénieuse », à l’amélioration de son mode de vie.

 

Leila A

 

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