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Tiddis, le défi de l’eau – Partie 3 –

tidisLa vocation de ville garnison en charge de la protection de Cirta a imposé aux bâtisseurs de Tiddis le choix de cette montagne faisant face, à vol d’oiseau, à la capitale de la Numidie, cette montagne escarpée reste le meilleur emplacement naturellement fortifié pour fournir une base arrière militaire qui peut garder un contact visuel avec la capitale même si le terrain lançait de très grands défis d’adaptation.

Au-delà de la nature du relief escarpé avec laquelle les bâtisseurs du Castellum ont réussit à s’adapter il est un autre souci qui demandait encore plus d’ingéniosité et de bon sens tant chez les constructeurs que chez les occupants de la ville à savoir le manque d’eau.

Malgré son emplacement militairement idéale la bourgade ne compte aucune source d’eau potable et reste éloignée du cours du Rhumel, qui passe quelques kilomètres plus loin le long de l’autre versant de la montagne, et la pluviométrie de la région reste insuffisante et irrégulière. Les moyens financiers de la ville ne permettant pas, en plus de tous les grands travaux d’aménagement et de construction, la construction d’un aqueduc pour acheminer l’eau. Il fallait donc faire montre d’ingéniosité.

Déjà plus d’une centaine de petites citernes d’eau creusées à même le sol ont été découvertes dans les habitations, permettant le stockage de la consommation en eau du ménage, ces citernes étaient fabriquées en terre cuite.

 Quelques décennies plus tard le Curateur, patron des colonies rattachées à Cirta avait entamé un grand projet de collecte et de stockage des eaux pluviales dans un objectif de santé publique, comme gravé sur une inscription dédicatoire. C’est ainsi qu’on démarré les travaux de réalisation du «château d’eau» encore visible sur les hauteurs de Tiddis et qui desservait en priorité les thermes construites en contre bas.

Cette grande œuvre est composée de trois grands bassins de décantation dont le remplissage a nécessité la canalisation de toute l’eau pluviale, depuis le sommet, jusqu’au grand réservoir, une série de canaux et de ruisseaux dont certains taillés en escalier dans la roche ont été réalisé pour optimiser la collecte des eaux.

Ce complexe hydraulique d’envergure qui a assuré l’alimentation en eau de la ville et surtout de ses thermes remonterait au milieu du IIIe siècle comme l’indique l’une des nombreuses inscriptions que compte le site.

Même si les épigraphistes se réjouissent que Tiddis compte plus d’une centaine d’inscriptions gravées dans la roche et qui représentent une source intarissable de renseignement à propos de l’époque romaine de cette ville, les roches de la cité renseignent sur un autre aspect des plus intéressants à savoir l’évolution des croyances religieuses dans la région …

Mohamed Rafik      

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