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Tiddis, la ville qui suscite des vocations d’archéologues – Partie 5 et Fin –

tiA l’entrée du site antique de la ville garnison romaine de Tiddis pas très loin de la grande bazinas se trouvent des vestiges d’un autre âge, de wagons ressemblant à ceux des anciennes mines,  abandonnés et datant de plus de quarante ans, ces petites bennes métalliques montées sur roues avaient servi à transporter les tonnes de terre qui protégeaient le Castellum depuis des siècles.

Ces petits wagons seront eux aussi des vestiges dans quelques siècles s’amuse à dire le guide et gardien des lieux qui n’oublie jamais de parler de ces reliques, et pour cause ce sont les moyens de transport utilisés par l’archéologue amateur français André Berthier qui avait découvert le site en 1940 et qui y a opéré des fouilles jusqu’en 1971.

Près d’un kilomètre plus loin, les visiteurs peuvent également, à la demande, également faire un tour dans la cabane de l’archéologue qui lui servait aussi d’atelier et de petit espace de stockage et d’interprétation des objets récoltés. La cabane jalousement gardée par une famille d’agriculteurs, dont le père avait participé aux fouilles, contient encore le petit matériel des fouilleurs (pelles, pioches, casques, chaussures,…).

Né en 1907, André Berthier est arrivé, fraîchement diplômé, au printemps 1932 à Constantine pour sa première expérience professionnelle, en qualité d’archiviste du département de Constantine, il est séduit par la beauté du pays et c’est là qu’il résidera jusqu’en 1971. Il est élu correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1961. À cette époque de l’indépendance algérienne, il est Directeur des Archives de l’Est Algérien  et garde son grade et reste payé par le gouvernement français comme coopérant.

Il entame alors une carrière d’archéologue en Algérie et fouille divers sites, le plus important étant celui de Tiddis entre 1940 et 1971 un site qu’il a estimé à une superficie de 40 hectares dont il a fouillé et répertorié approximativement 20%.

Disparu en 2000 André Berthier a laissé dans la localité de Beni Hmidene une passion pour l’archéologie que la population locale a développé naturellement en voyant leurs parents travailler sur les fouilles et apprendre peu à peu les rudiments du métier.

Le meilleur exemple reste Noureddine, guide et principal gardien du Castellum, avait connu André Berthier alors qu’il était enfant accompagnant son père sur les fouilles, aujourd’hui même si il s’occupe toujours des terres familiales, Noureddine est le mieux placé pour  inspecter minutieusement les lieux comme l’archéologue amateur qu’était son père.

Souvent des glissements de terrain et des coulées de boue endommagent les ruines de Tiddis et Noureddine récupère les pierres emporté par la boue pour les remettre en place dans ce puzzle géant dont il reconnait les pièces de mémoire.

Il arrive également que ces mouvements du sol laissent paraître de nouveaux vestiges au pied de la montagne qui n’a pas encore été fouillé, comme une fresque mosaïque et même un nouveau quartier supposé que l’archéologue amateur tente de référencer ses trouvailles et de les acheminer au musée Cirta.                  

Mohamed Rafik

 

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