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Ténès, cette ville trois fois millénaire… Partie II : Le phare et le Port.

Le Cap Ténès est formé essentiellement de calcaires blancs compacts du Lias moyen et est de même nature que ceux du Chenoua. Il est un des caps de la chaîne calcaire littorale en Algérie.

Le Phare de Ténès :

Phare de TénèsAvant la construction du port, dont l’histoire est incertaine, le phare du Cap Ténès, classé monument historique, fut édifié en 1863. Dominé par un sémaphore, puis par une tour de guet qu’on appelait la Tour Romaine, le phare surplombe la mer d’une cinquantaine de mètres, il culmine sur l’extrémité d’un promontoire rocheux à 640 mètres. Pour ce rendre à ce monument classé, il faudrait passer par l’ex hôtel Cartenna et les belles résidences qui longent la cité et le port commercial de Ténès, un chemin qui offre une vue imprenable donnant en spectacle la mer dans laquelle s’enfonce le phare dont la portée lumineuse est de 29 miles nautiques et sert, jusqu’à nos jours, à la navigation maritime. Dans le livre d’or du bâtiment, on peut retrouver les signatures de Staline et du président français de l’époque Vincent Auriol qui étaient venus en visite vers 1951.

Malheureusement, comme tout monument historique, le phare est menacé par une carrière d’extraction d’agrégats. La carrière se trouvant au milieu du massif dominant le cap de Sidi Merouane, elle menace le phare d’un éboulement ou d’un glissement de terrain à chaque fois qu’il pleut intensément ou que la terre tremble. Les autorités, malgré le classement du site, ignorent les plaintes et les demandes que les citoyens locaux n’ont de cesse d’envoyer.

Le port de Ténès :

Ténès 1927

Le port de Ténès, situé à mi chemin entre Arzew et Alger est un port secondaire. Petit port de refuge, construit sur une côte battue par tous les vents dangereux, à 1 500 mètres de la ville qui, fondée en 1843, se situe sur un plateau de 40 mètres d’altitude.

D’après la notice de M. Branlière, ingénieur des mines et conducteur de travaux, parue en 1890, Cartenna n’a jamais été un  port en raison de la mauvaise rade battue par de dangereux vents. Pour en détourner la difficulté, on a d’abord dit que la mer pénétrait la terre jusqu’au vieux Ténès, puisque Oued Allala avait été canalisé jusqu’à la mer, selon le capitaine Bourin, «puisqu’on aurait trouvé des traces de quai sur les bords de la rivière, au près de la forteresse arabe.» Seulement, Oued Allala coule sur un seuil rocheux bien plus élevé que la mer. Les quelques carènes de bateaux qui ont été retrouvées là, ont certainement été tirés en-deçà de la barre de la rivière pour les mettre à l’abri des coups de mer.

En 1068, El Bekri avait dit que les marins d’Andalousie passaient les hivers dans le port de Ténès, mais il faudrait entendre le mot port, dans le sens de rade, comme l’entend Marmol dans sa notice, cinq siècles plus tard : «Vis-à-vis de la ville, il y a une islette où les vaisseaux se mettent à l’abri pendant la tempête, quand ils ne peuvent demeurer au port.». Certainement que les andalous tiraient leurs embarcations à terre ou les faisaient franchir la barre de Oued Allala.

La passe du port, de 130 mètres, protégée par un brise lames de 400 mètres ; et la surface du plan d’eau de l’unique bassin était de 20 hectares, avec un fond variant de 4 à 11 mètres, sur plus de sa moitié. Sur le terre-plein, le long de la jetée Sud-Ouest, on y avait construit neuf hangars de 2 640 m² et un dock silo à céréales d’une capacité de stockage de 5 500 tonnes.

En 1938, le port exportait des céréales, des vins, des bois, des minerais de zinc et de fer et importait des chaux, ciments et engrais. Le trafic a accusé aux entrées et sorties 456 navires de plus de 265 000 tonneaux de jauge totale et un tonnage de marchandise de 57 00 tonnes.

De par sa proximité à Orlénaville et de la plainede Chelif dont la mise en valeur au moyen des eaux du barrage-réservoir de Oued El Fodda, le port de Ténès est relié à l’arrière pays par une route nationalle et par une ligne de chemin de fer à Orléansville.

Du port de Ténès, étant le seul point d’embarquement des céréales du Dahra et du Cheif, on en expédia des quantités considérables de céréales et de fourrages, durant la guerre de Crimée.

Du temps d’El Bakri, Ténès commerçait avec l’Espagne qui lui apportait de la potterie, des vins etc. C’était d’ailleurs le seul commerce qui survécut à la construction du chemin de fer Alger-Oran, en 1869, tandis que le commerce intérieur était complètement à l’arrêt, jusqu’à la construction du chemin de fer d’Orléansville.

Aujourd’hui, selon la presse nationale, les autorités avaient prévu de moderniser le port de Ténès qui « répondra à de plus importantes exigences techniques, puisque jusqu’à ce jour, les marchandises à destination des ports d’Alger ne sont transportées que par des caboteurs, à défaut d’infrastructures portuaires d’importance pour l’accostage de navires ayant un grand tirant d’eau.».

 

Mounira Amine-Seka.

Sources :

  • Ténès.info
  • Cahier de l’Office Français, Ed N°57.
  • Presse nationale.

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