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Histoire Période ottomane (1515 à 1830)

Portrait : AROUDJ Ben Yacoub, une « triste fin »…!

bateauRappel : Aroudj s’installe à Alger, où il fut reçu en héro. Il tente de libérer la ville, de l’emprise des espagnols…

Pendant ce temps là, Selim Ettoumi est assassiné dans de mystérieuses conditions… Dés lors, Aroudj proclamé roi, il entreprit de consolider les défenses de la ville et poursuit son « harcèlement » à l’encontre du Pégnon, notamment en privant ses défenseurs d’eau, obligeant les espagnols à se ravitailler à partir de Majorque.

Aroudj ayant eu le royaume, voulait une reine. Il jeta alors son dévolu sur Zaphira, la veuve de Selim qu’il supplia d’être la première Dame. Zaphira ayant des doutes sur la culpabilité de Arroudj, quant à l’assassinat de son mari, refusa et pour échapper à une relation forcée, elle se donna la mort.

Ce coup fatal affecta énormément Aroudj qui décida d’abandonner le pouvoir  à son frère Kheir-Eddine, et de reprendre la mer.

C’est alors qu’il fut appelé par les notables de Tlemcen pour réinstaller le roi légitime Ben Ziane. L’armée espagnole attaqua en premier et assiégea la ville, et Aroudj réfugié au palais El Mechouar tint un siège de 6 mois. Trahi, il s’enfuit, poursuivi par les soldats espagnols jusqu’au Oued el Malah prés du tombeau de Lebtek el Fartas.

Aroudj et 50 janissaires furent encerclés et un combat épique s’engagea. Les chroniques espagnoles disent que : « tel un monstre, hirsute, fou de rage, tenant de son seul bras valide une immense hache, il faisait voler des têtes tout autour de lui… »

Blessé au front, le sang lui brouilla la vue et ne pouvant s’essuyer, il continua à se battre jusqu’à ce qu’une lame vint lui transpercer la poitrine. Aroudj vacilla, tomba à genoux, permettant ainsi au lieutenant Don Garcia de le décapiter et d’exhiber la tête aux restants des janissaires qui se rendirent.

Don Garcia arracha également la main d’argent du bras gauche d’Aroudj et fila à bride battue vers Tlemcen arborant les deux trophées.

La tête de Aroudj fut exposée au dessus de la porte d’Oran puis en Espagne, où toutes les cloches des églises sonnèrent le tocsin jusqu’en Italie et au-delà même de l’empire chrétien.

La main d’argent fut vendue aux enchères, le caftan de Arroudj donné au monastère de St Jérôme de Cordoue, le drapeau sur lequel était brodée la devise de Abdelmoumène  « un rang élevé ne se conquiert que par la force, ce ne sont pas les les livres qui peuvent repousser le poitrail des chevaux. » fut offert à Abou Hammou, remis sur le trône de Tlemcen en juin 1518.

Seul rescapé, Adjib, le cheval blanc de Aroudj, que l’on ne revit plus jamais… Pourtant,  les paysans de Lebtek El Fartas racontent que chaque année, à l’anniversaire de la mort de son maître, il apparaît, grattant le sol, se cabrant et hennissant, comme cherchant son maître avant de disparaître dans les profondeurs de la nuit…!

 

Fin

Ceci est une version de l’histoire, documentée et appuyée par des recherches, mais ne peut en aucun cas s’avérer exhaustive.. Le débat reste ouvert!

 

B. Babaci

écrivain chercheur en histoire

 

Illustration : Un Man’o’war espagnols engageant des corsaires de Barbarie. (1615)

Retrouvez la première partie sur Babzman.com : https://www.babzman.com/2014/portrait-arroudj-ben-yacoub1ere-partie/

 

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