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Patrimoine en danger

Monuments funéraires royaux en Algérie, Partie 1 : l’Imedghacen le plus vieux tombeau de la région

medracenDéfiant l’usure du temps, l’oubli, le manque de considération et parfois même la folie des hommes et de la modernité les tombeaux des rois de l’époque numide restent les témoins les plus clairs, les plus imposants et les mieux conservés de cette période si riche et si importante dans l’histoire du pays.

De la Numidie ne reste visible en Algérie que les monuments funéraires comme les dolmens, les bazinas, de rares monuments et inscriptions ou des pièces de monnaie puisque l’empire romain une fois introduit en Afrique du nord a bâti ces grandes villes comme Cirta, Calama, Tiddis, Milev, Caldis ou encore Thevest sur des sites d’occupation ou des villes numides.

Décris par l’historien égyptien Al Bakri (10e siècle) comme le plus important monument punique d’Afrique du nord, l’Imedghacen, monument supposé du roi Madghis trône sur une plaine dans la localité de Boumia, non loin du chef lieu de la wilaya de Batna,  sur le bas côté d’un chemin de wilaya et au milieu d’une grande nécropole supposée qui n’a pas encore été complètement mise au jour.

L’historien égyptien rapportait un millénaire plus tôt  la présence de beaux bas reliefs qui décoraient le mausolée des gravures représentant des animaux, aujourd’hui disparus, une plate-forme au sommet suggère la présence au d’une sculpture décorative qui n’est plus aujourd’hui.

Bâti au IVe siècle av. J.-C., le monument en pierre de taille se compose d’une base cylindrique d’un diamètre de près de 59 m, décorée de 60 colonnes doriques surmontées d’une corniche, et d’un tronc de cône constitué de gradins qui lui donne un aspect de coupole. 

Le mausolée comprend aussi trois fausses portes sculptées dans la roche ainsi qu’une chambre funéraire vide de toute trace d’ossements humains ou d’objets funéraires, probablement emportés par des pilleurs qui ont aussi des années durant établi un petit commerce de pierres de taille ramassées aux alentours du monument.

 Il existerait, selon des spécialistes, une dizaine d’autres tombeaux berbères enfouis sous terre dans un périmètre de 500 mètres, autour de ce mausolée royal, classé en 2012 par le «World monument fund» parmi les 100 sites dans le monde les plus en danger, cette supposition est justifié par certains archéologues par l’appellation même des lieux «Imedghacen» qui si elle est attribué à un tombeau est au pluriel.
Une opération de restauration entreprise en 2006 par la Direction de l’urbanisme et de la construction de la wilaya de Batna à l’aide d’engins de démolition avait causé de graves préjudices au mausolée dont la structure a été ébranlée et le dôme endommagé.
L’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc) s’est saisi du dossier en 2012, avant d’élaborer une étude préalable à une opération de restauration du mausolée, parallèlement à une étude de protection du site, mais le manque d’expertise et de spécialistes a fait que ce projet n’a jamais vu le jour laissant un trou béant sur le dôme grossièrement recouvert de bâche en plastique et de plaques de zinc.

Plus récemment le tombeau a fait l’objet d’une énième étude de la part des experts du programme d’appui au patrimoine algérien en partenariat avec l’Union Européenne qui a également procédé à un relevé photogramétrique du monument. Le programme a également signé avec une entreprise française qui devrait finaliser la dernière étude exécutive qui devrait lancer les premiers travaux de restauration.

Mohamed Rafik

 

 

 

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