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Période ottomane (1515 à 1830)

Les marchands et marchandises d’Alger au XVIIème siècle … Partie II et fin.

souk d'Alger

A Fez, les marchands d’Alger envoient par des bateaux à rames naviguant, et en toute saison, par la voie de Tétouan : des sabres, des poignards, des toiles d’Inde et de Constantinople; dans les autres localités, ils adressent des draps, des cochenilles d’Espagne, etc.

A Constantinople, ils expédient des pierres fines, des perles, du corail, des conserves de Valence, et principalement des réaux d’Espagne, sur lesquels on se procure de grands bénéfices. On y envoie aussi, surtout en cadeau, un certain nombre de captifs chrétiens.

Ces marchandises sont accompagnées au lieu de l’expédition par les fils des vendeurs, leurs renégats, ou leurs proches parents, qui doivent les vendre et en recouvrer le prix, car, contrairement aux chrétiens, ils n’ont pas l’habitude des associations commerciales avec les marchands étrangers.

Ils ne sont pas non plus dans l’usage de tenir des registres pour leurs transactions, quand une affaire est d’une certaine importance, ils l’inscrivent quelques fois sur une feuille volante.Ils n’usent ni du change, ni de polices ou livrances envers les marchands des autres localités, pour la simple raison qu’entre eux, ils ne se faisaient pas confiance.

Bien que leur loi défende l’usure, elle est pratiquée par le plus grand nombre qui exige ordinairement deux deniers d’intérêt par jour, pour chaque écu prêté. S’il est quelques uns de ces marchands parmi les Turcs principalement, qui parlent et agissent avec loyauté, est d’une rareté bien grande, puisque généralement, ils pratiquent le mensonge et la fraude. A ce propos, il disaient : »Si nous pratiquons la vérité et tenons nos paroles, que nous manquerait-il pour être chrétien? ». Il faut donc, pour conclure avec de pareilles gens, traiter sur le champs et avec l’argent à la main!

Pour les paiements, il en est pareil. Ces gens qui ne prennent jamais une pièce sans la peser avec soin, ne payent, eux, qu’avec de la monnaie rongée, altérée et souvent fausse, cherchant à tromper par tous les moyens.

Leurs nombreuses boutiques sont généralement dirigées par leurs fils, ou leurs renégats. Les deux personnes en qui ils ont confiance. Ces boutiques, dans les divers souks, sont au nombre de 2 000.

Mounira Amine-Seka.

Source :

  • La vie à Alger, les années 1600, par Diego Haëdo, Editions Grand Alger Livres, 2004.

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