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Histoire Histoire d'Algérie La colonisation française (1830 à 1962)

Les centres de détention de l’armée coloniale française, ou studio de tortures.

camp 1Dans sa tentative de contenir la révolution algérienne, l’armée française coloniale a créé des centres de détention où elle enfermait les Algériens qui affichaient leur appartenance et sympathie pour l’Armée de Libération Nationale (ALN), dans le but de les dissuader d’entreprendre quelconque action révolutionnaire. La stratégie de contrôle de la population, amène les autorités militaires françaises, qui disposent des pleins pouvoirs depuis 1956, à mettre en place des camps de prisonniers où son systématiquement envoyés tous les suspects.

A partir de 1957, on comptait 86 centres de tri et de transit (CTT), dans toutes l’Algérie, détenant environ 10 000 personnes.

Les personnes raflées, y étaient systématiquement envoyées et dirigées vers l’un des deux types de camps :

Les centres d’hébergement : administrés par les autorités civiles où on y comptait 11 000 personnes «suspectes». Les camps d’hébergements les plus durs se situaient des régions semi désertiques et  se trouvaient à Pau Cazelles, Bousset et Djorf. Quant aux détenus européens, on les enfermait dans le camp de Lodi, à Douéra. Les mineurs étaient enfermés dans le camp du Maréchal, à Tadmaït.

Les camps militaires d’internés : Les CMI étaient au nombre de sept, créés à partir de 1958. On y envoyait les combattants de l’ALN et chaque algérien pris les armes à la main.

Dans ces camps, des «stages de rééducation», des actions psychologiques étaient subis par les détenus, tant que certains finissaient par s’engager dans l’armée française. L’impact resta très limité et e général Caspin mit fin à ce programme dès 1960. Cela dit, de nombreux officier du 5ème bureau (actions psychologiques) ont voulu faire développer la technique du «lavage de cerveau» sur les prisonniers. Il faut dire que la guerre d’Indochine et les mauvais souvenirs des camps de rééducation de vietminh avaient marqués les officiers français. En 1957, ces techniques seront renforcées et systématisées, à l’échelle de tout le territoire.

L’appel à la 10ème Division parachutiste pour une opération de police et de renseignement, et donc la torture, aura facilité le travail du second bureau, mais également mobilisé les troupes de terrain requises pour d’autres taches dont les interventions sur les barrages.

Les exemples ne manquent pas. Rien que dans la zone 2 de la Wilaya IV historique, l’administration coloniale a créé plus de 70 centres de détention, dont certains portaient les noms tristement célèbres d’El-Djebassa, Moulin Sportiche, El-Koudia El-Hamra à Tablat, désigné aussi sous le nom du «centre n°602», spécialisé dans les exécutions sommaires, Camp Morand, ou encore Zmala à Berrouaghia, et Bir Hamou à Ksar-El-Boukhari . Et d’autres comme, ceux de Damiette, à la périphérie est de Médéa, et Ain-Gueroumi, dans la commune de Mihoub, au nord-est de la wilaya, ou encore, Aïn Er-Riche, dans la localité de Berrouaghia. Autant de lieux sinistres qui ont vu défiler des milliers d’Algériens, accusés de soutien et de sympathie avec les moudjahidine.

Mounira Amine-Seka

Sources :

  • L’Atlas de l’Histoire de l’Algérie, par Karim Chaïbi. Ed. Dalimen- 2012.
  • Presse Nationale.

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