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Le tapis persan … de Pazyryk.

Le taptapis pazyryk1is a une place particulière dans l’histoire de l’humanité, que ce soit du point de vue sociale, mythique ou religieux, cette pièce d’étoffe servant à la décoration et l’ameublement d’un lieu, a traversé le temps …

Dans le Coran, la métaphore du tapis revient très souvent. Ainsi, la terre est souvent présentée comme quelque chose que Dieu «étend». On peut y lire : «Allah a étendu (madda) sur vous la terre.», ou encore : «Dieu a établi pour vous le terre comme un tapis…». D’ailleurs dans les pays musulmans, les motifs de tapis constituent une langue à part, qu’il faudrait à l’admirateur déchiffrer, mais surtout décoder et comprendre.

Les tapis persans sont souvent décorés d’arbres, ce qui symbolise la fertilité, la continuité, mais également la force, à travers la ramure dans le ciel et les racines en pleine terre. Spiritualité et ténacité… L’arbre est un symbole assez fort en Islam, d’ailleurs, le mihrab des mosquées en est souvent décoré.

L’histoire du tapis persan est vieille de 2 500 ans. Il faut dire que faisant partie des premiers tisserands de tapis de l’histoire de l’humanité, les artisans iraniens ont atteint, à travers les siècles, un degré de perfection sans pareil. Ce savoir faire qui se transmet de père en fils a su se charger de bien des richesses et de secrets bien gardés. Si l’artisanat, en général, reflète le niveau culturel d’un peuple, le tapis persan a su miroiter la richesse de l’une des plus grandes civilisations au monde ; et son chemin de développement culturel.

Le tapis a d’abord servi les nomades à se protéger contre le froid et l’humidité du sol. Cet objet de grande nécessité s’est trouvé, grâce à sa beauté, de nouveaux propriétaires … Rois et aristocrates le convoitèrent pour faire valoir leur richesse, prestige et distinction.

Le premier et le plus ancien tapis perse, date du Ve siècle av. J-C. Il fut découvert, en 1949, par les archéologues russes : Rudenko et Giaznov, dans la vallée de Pazyryk, à 1500 mètres d’altitude, dans les tombes gelées des chefs scythes, en Sibérie, dans les monts Altaï. D’une rare beauté, le tapis de Pazyryk mesure deux mètres de long sur un mètre quatre-vingt-trois centimètres de largeur (200×183). On compte 360 000 nœuds par mètre carré, ce qui témoigne de la grande habileté technique des artisans de l’époque.

Le centre du tapis est composé d’un motif de rosette, puis, autour, disposés de manière rectangulaire, des carrés de guerriers à cheval les encadrent, suit alors, une procession de cerfs, avant de finir la bordure de motifs floraux en croix. Ses couleurs chaudes, allant du jaune safran au bordeaux, voire, au rouge sang, sont restées quasi-intact, tout comme le tissage d’ailleurs. Le secret de sa conservation est ce bloc de glace dans lequel il était resté durant tous ces siècles. Aujourd’hui, le tapis de Pazyryk est conservé au musée de l’Hermitage à St Petersbourg.

Le dernier grand tapis persan qui a battu tous les records, est celui fabriqué pour la mosquée du Sheikh Zayed, aux Emirats Arabes Unis, mesurant 5 627m², dessiné par l’artiste iranien, Ali Khaliqi et réalisé par 1 200 tisseuses iraniennes. Les neuf parties le composant ont été rassemblées par une cinquantaine d’ouvrier. Tout cela, pour un poids de 47 tonnes, dont 12 de coton, pour la modique somme de six millions d’Euros.

Mounira Amine-Seka.

Sources :

  • Toutsurletapis.fr
  • Teheran.ir
  • Dictionnaire des symboles musulmans, par Malek Chebel. Ed Albin Michel, 1995. (501pp)

 

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