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Le débarquement anglo-américain en Algérie du 8 novembre 1942

 Un débarquement anglo-américain eu lieu en Algérie le 8 novembre 1942, sous le nom d’«Opération Torch»

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La deuxième guerre mondiale était à sa quatrième année et l’Allemagne d’Adolf Hitler dominait l’Europe presque tout entière. Une partie de la France était occupée par l’armée allemande, l’autre partie, le sud de la France et les territoires de l’Algérie colonisée sont sous le régime de Vichy du maréchal Pétain, alliés au régime nazi d’Adolf Hitler. L’Algérie en particulier et l’Afrique du nord en général étaient des territoires très importants du point de vue stratégique. Le choix de l’Afrique du Nord comme tremplin de l’offensive alliée contre l’Europe asservie par les Nazis, montre l’importance géostratégique des territoires nord-africains.
Le 7 décembre 1941, les États-Unis entrent en guerre et le conflit devient effectivement planétaire.

Les Américains et les Anglais cherchent à frapper l’Allemagne nazie de la façon la plus directe possible et tentent une grande opération militaire sur les cotes Algériennes. La décision est prise en décembre 1941 par Churchill et Roosevelt de tenter en 1942 une opération d’envergure contre l’Allemagne, sous le code « Opération Torch ». Le 25 juillet 1942, la décision est définitivement prise de débarquer en Afrique du nord et notamment en Algérie avant la fin de l’année. Le Général Eisenhower reçoit d’Alger des informations sur un groupe d’officiers français pro-alliés souhaitant entrer en contact avec les Anglo-américains.

Une mission secrète est envoyée par sous-marin avec débarquement en kayacs près d’une ferme de Cherchell le 19 octobre 1942 dans une localité (Messelmoun) située à environ 50 km à l’est de Cherchell. C’est une expédition menée par le chef d’état-major américain, le major-général Mark Wayne Clark. Le 21 octobre 1942, le contact est établi avec le consul des USA à Alger, Ridgeway Knight. Trois forces d’intervention ou «Task-forces» vont converger vers l’Algérie. La «Central-Naval Task-forces» de l’Amiral Troubridge a pour objectif Oran et convoie uniquement des troupes de l’US Army pour un total de 39.000 hommes. La «Royal Navy» Britannique abordera Alger et ses alentours.

Trois débarquements étaient prévus sur l’Algérois: Le groupe « Charlie » devait débarquer à l’est du Cap Matifou, actuel Tamentefoust, le groupe « Beer » entre Sidi-féruch et le Cap Caxine (non loin de Bainem) et le groupe « Apple » à l’est de Castiglione, actuel Bousmail. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942 Alger fut réveillée par le bruit d’une canonnade et on vit au loin des éclairs illuminer le ciel; c’était «l’opération Torch » qui commençait. Réveillés par un bruit bizarre, les habitants d’Alger entendent un bourdonnement continu qui venait de la mer. Ce bruit inquiétant se rapprochait, et quand le jour commençait à se lever, ils aperçurent des centaines de bateaux avancer vers le port et le littoral avoisinant; chaque navire avait au-dessus de lui un ballon dirigeable accroché par des câbles et destiné à protéger l’embarcation contre les bombardements de l’aviation allemande. Radio Alger apprend à la population qu’un débarquement américain est en cours.

Commença alors les hostilités par des tirs d’obus d’un bateau de guerre américain en direction de l’ambassade allemande, ornée d’un drapeau à croix gammées, située à la villa Susini du Clos Salembier (actuel El Madania) sur la colline surplombant le quartier du Hamma. L’artillerie défendant l’ambassade riposta et toucha le bateau ; ce dernier prend feu et des fumées noires s’élèvent et entachent le ciel bleu d’Alger. Un avion anglais survole le port et lâche trois bombes sur un sous-marin français et le détruit.
Après deux jours de ces combats contre les libérateurs, le calme revient. Les alliés consolident leur débarquement à Alger. Cette opération militaire, menée du 8 au 11 novembre 1942 en Algérie, a permis aux Alliés de prendre pied sur le sol africain et ainsi d’ouvrir un deuxième front, pour contrer les forces de l’axe (l’Allemagne, l’Italie et le Japon). Ce débarquement marque un tournant dans la Seconde Guerre mondiale sur le front occidental, conjointement avec les victoires britannique d’El Alamein, en Libye, et soviétique de Stalingrad. Dans le cadre de «l’opération Torch», de nombreux Algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l’armée française de la libération et engagés sur les fronts italiens et français.

Entre 1942 et 1943, les effectifs mobilisés en Algérie s’élèvent sur la période à 304.000 Algériens (dont 134.000 «musulmans», et 170.000 « européens ») Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et en Allemagne d’août 1944 à juin 1945. Nous trouvons, parmi eux, les chefs historiques de la Révolution Algérienne tels que Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaid, et Krim Belkacem.

D’autres, comme Hocine Ait-Ahmed, encore scolarisé en cette époque au Lycée de Ben Aknoun (actuel El Mokrani) mais imprégné des valeurs de liberté, d’un éveil politique précoce et d’un esprit d’indépendance, crée avec ses compagnons une section politique estudiantine liée au mouvement national à travers le parti du PPA à Alger, dans la région de Michelet (actuel Ain El Hammam), et aussi à Miliana entre 1943 et 1944 ou il séjournera pendant une année pour assurer sa scolarité, suite à la fermeture du Lycée de Ben Aknoun transformé en caserne afin de recevoir les soldats anglo-américains.

Durant son séjour dans la région du Titteri, il relèvera sur une carte, en compagnie des militants de la région, tous les chemins et points d’eau situés dans le massif montagneux de Zeddine et les alentours. Ces informations, d’ordre stratégique et logistique, serviront plus tard aux militants et Moudjahidine lors de la guerre de libération. Aussi, des animateurs du mouvement national entreprennent de reformuler leurs revendications en étant désormais plus exigeants. Après concertations avec le Parti du peuple algérien (PPA) et l’association des Ulémas, Ferhat Abbas publie « le Manifeste du peuple Algérien» le 10 février 1943. Les signataires du «Manifeste» réclamaient « Au nom du peuple algérien, la condamnation et l’abolition de la colonisation, l’application des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, la dotation de l’Algérie d’une constitution, la participation immédiate et effective des musulmans Algériens au gouvernement de leur pays et enfin la libération de tous les condamnés et internés politiques à quelque parti qu’ils appartiennent ».

Cet important document a été remis par Ferhat Abbas aux autorités américaines, à leurs alliés et même au gouverneur général d’Algérie. Les évènements des massacres du 8 mai 1945 en Algérie perpétrés par la police et l’armée françaises et la création de l’Organisation Spéciale (OS) par les militants du mouvement national en 1947, aile armée du PPA/MTLD (Parti du Peuple Algérien/Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques) et ancêtre du CRUA (Comité Révolutionnaire de l’Unité et d’Action) et du FLN (Front de Libération Nationale), sont une suite logique historique liée au débarquement des Alliés du 8 novembre 1942 .

Source :

  1. Algerieconfluence

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