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Le conte du jeudi : La vache des orphelins – FIN – Le châtiment

coupleLe soir venu, le prince trouva déjà bizarre la peau de son épouse qui n’était pas aussi blanche que d’habitude. Quand il voulu l’embrasser, il remarqua subitement que son son visage avait changé, un œil était sombre et le regard n’était point le même!

Il décida alors de convoquer la fameuse marâtre, mais celle-ci était déjà repartie chez elle!

– » Qu’est-ce qui t’arrive? Demanda-t-il à celle qu’il pensait être son épouse. Tes cheveux sont devenus noirs et frisés. Tes yeux ne sont plus bleus, mais noirs et sombres d’un côté. Ta peau est devenue plutôt brunâtre… »

Se conformant aux conseils de sa mère, Doudja la borgne répondit :  » tout cela est dû à votre eau et à votre savon, ainsi qu’à votre climat ! « 

Pendant ce temps, la colombe blanche tournoyait sans cesse autour du château.  Elle agaçait les paysans et les bergers du village par les tempêtes qu’elle provoquait. En effet, à chaque fois qu’elle déployait et claquait ses ailes, chaque fois qu’elle poussait son cri strident « Coack! Coak! Coack!… », des pluies torrentielles s’abattaient sur la région, faisant fuir les bêtes et leurs propriétaires!…

Ceci dura plus d’un mois, et les villageois, se résolurent enfin à aller solliciter le roi d’entreprendre quelque chose pour épargner à ses sujets les désagréments que leur causait cet oiseau de mauvais augure!

Le roi et le prince firent donc appel au grand sage du village pour élucider cette énigme : chaque fois que l’oiseau pousse le cri répété « Coack! », chaque fois qu’il déployait ses ailes en les claquant, la tempête se déclenchait et dérangeait tout le monde !…

Le grand sage du village dit au Roi de faire capturer le volatile, de le mettre ne cage et de chercher une aiguille plantée dans son crâne.

Aussitôt, la colombe fut capturée et enfermée dans une cage. Le prince saisit lui-même la tête du volatile et s’aperçut qu’une aiguille s’y trouvait effectivement plantée. A peine l’eut-il retirée, que la vraie princesse Djedjiga réapparut toute resplendissante!

Le prince étreignit sa bien-aimée, fou de joie de la retrouver encore plus belle qu’avant! Elle lui raconta longuement son histoire, la nuit venue.

Immédiatement, le temps redevint ce qu’il fut : plus de tempête! Plus d’affolement des bêtes, des bergers et des paysans!

Ali, emprisonné, par erreur, dans le puits, car le prince pensait qu’il refusait de lui livrer la vérité au sujet de l’histoire de sa soeur, alors qu’il n’en savait rien, fut aussitôt libéré et reçut les excuses du prince lui-même.

Le prince fit mettre aux arrêts sa fausse épouse, qui n’était autre que Doudja la borgne! il ordonna de la mettre à mort, puis de découper son corps en pièces, avant de l’envoyer à sa mère la sorcière en guise de festin avec des plats de couscous.

Les ordres furent exécutés, malgré la clémence dont voulait faire preuve la Princesse, qui ne souhaitait pas la mort de Doudja, sa demi-sœur, mais plutôt celle de la sorcière, qui en définitive était la seule vraie coupable!

Des plats de couscous garni, en guise de viande, de morceaux de chair de Doudja, furent aussitôt expédiés à la marâtre sorcière.  Quand la malheureuse reçut les plats, elle fut au anges. Elle pensait que c’était là, un cadeau que lui faisait sa fille chérie Doudja, désormais princesse grâce à son tour de sorcellerie.

il n’en fut rien, et le frère de lait de Doudja, remarqua bien vite, que la viande qu’il mangeait avec ses parents, n’était autre que la chair de cette dernière : en effet, on découvrit au fond du plat, l’œil unique de Doudja la borgne.

Alors, la marâtre éclata en sanglots, versant des larmes de sang, sachant que ce qui lui arrivait était tout simplement a conséquence logique de sa méchanceté et de ses méfaits de sorcières !

Ainsi, fut la fin heureuse de l’histoire de la Vache des Orphelins.

Le Roi et le Prince donnèrent une fête grandiose à la population. Ils firent manger, danser et chanter tout le monde sans exception, durant sept jours et sept nuits, à l’occasion du retour de la princesse et la réhabilitation d’Ali qui fut innocenté…

Ali et Djedjiga devinrent riches et célèbres au sein de la famille royale et eurent de beaux enfants…

 

Retrouvez les premières partie sur Babzman :

1: https://www.babzman.com/2015/le-conte-du-jeudi-la-vache-des-orphelins-partie-i-les-orphelins-bergers/

2 : https://www.babzman.com/2015/le-conte-du-jeudi-la-vache-des-orphelins-partie-ii-la-vache-sacrifie/

3 : https://www.babzman.com/2015/le-conte-du-jeudi-la-vache-des-orphelins-partie-iii-la-fugue-dali-et-djedjiga/

4: https://www.babzman.com/le-conte-du-jeudi-la-vache-des-orphelins-partie-iv-les-retrouvailles-des-orphelins-et-de-leur-pere/

5 : https://www.babzman.com/le-conte-du-jeudi-la-vache-des-orphelins-partie-v-la-maratre-sorciere/

Par Kaci Hadjar

  1. Tiré du recueil « Ma mère racontait, contes kabyles anciens »
  2. Illustration : Peinture d’Osman Hamdi Bey

 

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3 commentaires

AIT ALI 7 mars 2016 at 13 h 20 min

un plaisir de vous suivre dans vos recherche surtout l’Algérie…..!

Réponse
AIT ALI 7 mars 2016 at 13 h 22 min

un plaisir de vous suivre dans vos recherche surtout l’Algérie…

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Bougherra Gamra Essia née Benbakir 21 juillet 2021 at 20 h 50 min

je pense que cette fin est trop dure pour nos enfants voici la fin de mon conte conte « la vache des orphelins » chez moi à Constantine, les héros portent des prénoms différents mais l’histoire est pratiquement le même :
Le lendemain, on fêta la naissance des héritiers : la voix de la poudre emplit le ciel d’Algérie ; le royaume s’illumina de mille feux ; la reine et le prince nageaient dans le bonheur et la joie.
L’histoire veut que Loundja et son frère vécurent, dans le palais, enfin heureux !
Djohera disparut : elle rejoignit avec sa mère la longue procession des mendiants. Errant depuis, sur les routes sinueuses des monts de l’Aurès, harcelées et poursuivies par l’oiseau de suie et de nuit. Pour les punir, la tendre brise se faisait méchante bise et les nuages ne se laissaient pas traverser par les chauds rayons de soleil. Dès qu’elles approchaient, les sources et les puits s’asséchaient, les arbres cachaient leurs fruits et les vaches durcissaient leurs pis. C’est ainsi que se termine l’histoire de la vache des orphelins.

Mon conte s’est consumé peu à peu sous vos yeux,
Alors, vous avez pris la route des cieux,
Et moi, j’en remercie Dieu !

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