Babzman
Image default
Accueil » La Vallée du M’zab, La pentapole immaculée – Suite et Fin –
Chroniques Nouvelles du sud

La Vallée du M’zab, La pentapole immaculée – Suite et Fin –

imzab00001p4L’architecture mozabite semble éradiquer tout symbole ou structure ostentatoire dans la construction de son habitat. La sobriété et la pureté des lignes sont les mots  d’ordre de cette élévation harmonieuse et rigoureuse, dont résulte une cohésion esthétique et surtout urbanistique certaine.

L’édifice public, les lieux de cultes et les  foyers sont semblables : minimalistes, empreints d’humilité et de parcimonie, reflétant parfaitement la pensée de la société mozabite.

L’habitat mozabite, entre structure sociale et approche architecturale

« Au M’zab », les formes  concilient toutes les forces, qu’elles soient d’ordre sociales et/ou techniques. L’équilibre de la société  elle-même s’y exprime, de sorte à ce que l’unité, l’égalité et les concepts de la foi inhérents à la bonne marche de la société, y soient représentés. Ainsi, toutes les maisons ont la même hauteur;  et il en est de même pour  la mosquée car « la forme dite structurale »exprime aussi la vérité dans les moyens.

Les citées de la Vallée sont  caractérisées par un mur d’enclos, et constituent par conséquent des unités autotéliques construites par une main-d’oeuvre, autrefois communautaire. Les maisons sont spacieuses et se divisent en deux niveaux, elles communiquent entre elles, par un escalier étroit. Tout est donc minutieusement étudié pour que l’habitat soit à la fois un lieu intimiste et une structure qui évolue dans un ensemble cohérent : L’orientation  des terrasses, Iqomar (les galeries), Les passages protégés, le besoin de lumière etc.

Ainsi, l’habitat Mozabite est  « un bâti qui préserve l’organisation des rapports sociaux » : rapports  entre les sexes, rapport entre le monde profane et le culte religieux, par l’emplacement et la hauteur de la mosquées semblable à celle des maisons…

Une construction sobre et harmonieuse

L’architecture  mozabite est organique, les matériaux utilisés sont  la brique naturelle à base d’argile, la chaux (ce qui donne l’aspect blanc immaculé), la pierre, le plâtre  ainsi que le tronc et la nervure de palmier.

La modestie  au sein de «  l’ Achira »et «La djemaa » implique une simplicité selon des règles préétablies et égalitaires. De fait, la précarité et la  misère sont deux fléaux éradiqués au sein de la société mozabite, les agents religieux régissent les divers aspects de la vie quotidienne, ainsi toute les maisons ont la même configuration : Tizfrit (la  salle de prière), Sqifa (le vestibule), emess enej (le patio) .Le génie du M’zab se traduit aussi dans les forages des puits  et la construction des seguias.

L’objet remplit à la fois un  rôle fonctionnel et esthétique, cette dernière caractéristique est dite « accidentelle », car elle n’est pas recherchée. Il en résulte ainsi,  une régularité des formes, qui demeure quasi-propre à la région.

En outre, les les signes et les objets magiques ont été selon les croyances locales, souvent assimilés au fait ornemental.

Pérenniser un model architectural vieux de neuf siècles, témoigne de la volonté  d’une population soucieuse de garder intacte son histoire qui se manifeste par une doxa (ensemble d’opinions) fondée sur un ordre moral, religieux et des structures sociales codifiées. Classée patrimoine mondial, La vallée du M’zab, est l’expression vivante d’une architecture ancrée dans la société et l’environnement .

 

Leila  A

Sources :

  1. A. Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture,  2003
  2.  M. Roche, Le M’Zab, cité millénaire du Sahara,  2003
  3. F.oussedik , Mouvements de population et mutations sociales: réflexions sur la gestion des entrées et des sorties dans les Cités du M’zab.
  4. A. Coyne, Le Mzab , 1879
  5. Illustration : photographie, Y-A Bertrand, ville de Ghardaïa dans la vallée du M’Zab, Algérie

Articles similaires

Laissez un commentaire