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La fantasia, une fierté maghrébine   

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Art ou spectacle équestre traditionnel, la fantasia est une démonstration de cavaliers très répandue dans tout le Maghreb central, surtout après les indépendances nationales. 

 

La pratique de la fantasia s’apparente à l’ère moderne à un grand spectacle, mais elle est à l’origine justifiée par une logique de maintien sur le pied de guerre, de préparation de la cavalerie à une expédition punitive chez la tribu voisine ou contre la menace d’un ennemi de l’extérieur.

Nommée fantasia par l’artiste peintre Eugène Delacroix dans ses tableaux (1832) et représentée pour la première fois par le peintre flamand Jan Cornelisz Vermeyen (1500-1559) dans un dessin, elle est connue d’abord sous l’appellation Jeu de poudre et/ou Jeu de chevaux. Cette pratique équestre remonte au XVIe siècle en terre nord-africaine. Elle est avant tout indirectement en rapport avec l’introduction du cheval barbe qui sera croisé avec le cheval dit arabe. Le cœur de la fantasia se trouve aux alentours de Meknès au Maroc où est honoré le fondateur de la dynastie des Idrissides. Au jour d’aujourd’hui, la fantasia anime les différentes fêtes agricoles, civiles et religieuses, elle rend hommage, surtout, à un saint (wali).

La démonstration du groupe de cavaliers relève de l’affirmation d’une identité, d’une appartenance à une communauté et/ou une tribu, à une culture. Dans son déroulement à Biskra, Tiaret ou à Bouhanifia en Algérie qui compte 140 associations équestres traditionnelles, elle est la même que dans les autres contrées maghrébines.   Elle comporte cependant des variantes, celle, entre autres, d’une parade avec le dromadaire (à ne pas confondre avec les méharées) que les Touaregs appellent asebrer.

Pourvus d’une esthétique et d’une exhibition d’objets (costume, selle, fusil…), les cavaliers de la fantasia jouissent d’une certaine aura auprès de leurs siens et des spectateurs. Leur prouesse est assimilée à une grande bravoure, mais aussi à un véritable rituel durant lequel les coups de fusil symbolisent le prestige d’un groupe ou d’une tribu. Lors de son escale à Boutlelis dans l’Oranie, l’auteur J. A. Bolle les décrit ainsi : « Les cavaliers se donnent aussi souvent le plaisir d’exécuter des phantasias, exercice qui consiste à faire faire des bonds, des sauts et des cabrioles à son cheval, à le faire caracoler, se cabrer, ruer, hennir, piaffer avec colère, blanchir son mors d’écume ».

Aujourd’hui, la fantasia est mise en valeur dans les manifestations culturelles et au profit du tourisme.  

 

Mohamed Redouane 

 

  1. Fantasia par Michael Peyron, Encyclopédie berbère ,1997.  
  2. Souvenirs de l’Algérie ou relation d’un voyage en Afrique de J. A. Bolle (Angoulême, 1839).  
  3.  Photos: 
  4. – Cavalier de la Fantasia de ©Nacer Ouadahi
  5. -Fantasia photo de ©Magic-Med

 

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2 commentaires

meriem 3 juillet 2020 at 1 h 59 min

la fantazia Algerienne a été introduite au maroc par les français avec les zouaves pour servir de garde. et de protocole aux rois… la cavalerie Algerienne date de l’ere Numide avec la redoutable cavalerie numide réputée dans le monde entier …les marocains n’ont la tradition de guerre ou de baroud, c’est l,appanage des guerriers qui n’ont jamais existé au maroc.. la dawla idrisside est une invention du maréchal leautey ..idris 1er est mort en terre sahraoui et sa tombe est inconnue , idriss 2 ne s,est jamais instalé au maroc , il paratiquait la siyaha spirituelle et ne restait jamais en place souvent cachant son identité par crainte des Abbasides ,,il a envoyé ses enfants dans les villes du maghreb et s ‘est eclipsé et son tombeau n’est pas connu.

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Luke 26 septembre 2021 at 1 h 40 min

Marre de se faire voler son histoire son identité il faut défendre le patrimoine algérien

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