Babzman
Image default
Accueil » Cela s’est passé un 18 février 1921, naissance de Youcef Zighoud
Date du jour

Cela s’est passé un 18 février 1921, naissance de Youcef Zighoud

Zighout_Youcef«un homme réfléchi, intelligent, sérieux, profondément engagé pour la cause nationale, bien organisé et surtout d’une extrême modestie»*

Youcef Zighoud est né le 18 février 1921 à Smendou, un village situé au nord-est de Constantine et qui porte aujourd’hui son nom. Il suit ses études primaires dans une école française mais fréquente en parallèle l’école coranique. Il obtient son certificat d’études primaires et quitte l’école en raison de l’interdiction des autorités françaises aux enfants algériens de dépasser ce niveau d’études.

Youcef Zighoud a adhéré dès l’âge de 17 ans au Parti du peuple algérien (PPA) dont il fut, en 1938, le premier responsable à Smendou. Élu du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) en 1947, il fit partie de l’Organisation Spéciale (OS) qui devait préparer les conditions nécessaires à la lutte armée, suite à l’échec de la résolution du conflit par  la voie pacifique. Arrêté en 1950 lors de la découverte de l’OS par la police coloniale et incarcéré à la prison de Annaba, il s’en évada en avril 1954 et entra dans une semi-clandestinité pour s’engager dans l’action militante du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA) dès sa création. Pionnier de l’action militaire, il sera l’un des tout premiers à tirer les cartouches de la libération.

Ainsi, le 1er novembre 1954, il est aux côtés de Didouche Mourad, responsable du Nord-Constantinois qui devait devenir la wilaya II de l’Armée de libération nationale (ALN). Lorsque Didouche Mourad tomba au champ d’honneur en janvier 1955, Youcef Zighoud le remplace à la tête de la région. C’est dans cette fonction qu’il organise et dirige la fameuse offensive du 20 août 1955 qui fut une éclatante démonstration de l’ampleur de la mobilisation populaire dans le combat de libération et porta des coups très durs aux forces colonialistes.

Pour cela, Zighoud  avait demandé à Salah Boudjemaa, responsable de la zone V, de la wilaya II de lui organiser une rencontre avec la population dans la région de Skikda, dans le but de sensibiliser les gens et de les mobiliser pour la Révolution

«Ce peuple est un grand peuple, sa volonté est immense, sa disponibilité est permanente ; il lui faut une direction à sa dimension, qui le convainc, nous ne devons pas le décevoir, sinon il risque de commettre de graves dégâts. Si la direction n’est pas à la hauteur du peuple qu’elle mène, alors ce dernier peut faire des choses incontrôlables.» Youcef Zighoud est un autodidacte et un stratège spontané qui a une foi accrue et toute sincère en sa cause et ses faits militaire, dont la conception est à la hauteur de sa simplicité, le prouvent.  En attaquant simultanément 39 centres militaires dans le Nord-Constantinois, il a inventé une nouvelle technique de guerre en lançant contre des objectifs militaires précis des colonnes de fellahs armés de bâtons et de serpes.

« Le mérite de Zighoud est qu’il a su sonder les gens, et su gagner leur adhésion à la Révolution. C’est à cela que se mesure le véritable chef qu’incarnait notre grand héros qui avait un sens très particulier du patriotisme »,  Salah Boudjemaa ajoute que « le 20 août restera, malgré le nombre de victimes et de martyrs, le jour qui marqua l’essor de la Révolution et lui donna un sens moderne, pour l’avoir sorti du stade de la guérilla ou de rébellion et l’avoir généralisé dans tout le pays ».

En effet, l’importance des objectifs atteints fut telle que le 20 août 1955 constituera un tournant historique majeur dans la guerre d’indépendance de l’Algérie. Un an jour pour jour après cette offensive, le 20 août 1956, eut lieu le Congrès de la Soummam qui mit définitivement en place les structures organiques et politiques de la Révolution de Novembre. « L’homme au chapeau de brousse » tomba au champ d’honneur dans une embuscade de l’ennemi à Sidi Mezghiche (wilaya de Skikda) le 25 septembre 1956, à l’âge de 35 ans.

 

* Propos tenus par  Feu Mahfoud Bennoune, capitaine de la wilaya II

Mira B.G

Sources :

  1. Ammar Guellil, l’Epopée de l’Algérie nouvelle,  1991
  2. Salah Boudjemaa, responsable de la zone V, de la wilaya II, l’ANR

 

 

Articles similaires

Laissez un commentaire