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Farouk Beloufa le cinéaste oublié

b75c3e9_26812-v4kks9.dirmqLe décès du réalisateur Farouk Beloufa à l’âge de 71 ans, le lundi 09 avril à Paris, est regretté comme une grande perte pour le cinéma algérien. Autant par ses pairs que par les cinéphiles. De toute évidence, c’est de son vivant que cette perte est déplorée.

 

 

Farouk Beloufa incarne l’intellectuel exilé. Il a quitté, lui, son pays en silence. Il en a fait de même lors de son adieu. Son œuvre majeure, son unique long métrage de fiction Nahla, demeure marquante aussi bien au Liban qu’en Algérie et ailleurs dans le monde. Ce film le révèle comme un cinéaste de grande envergure. Il illustre le lancement d’une carrière très prometteuse. Il signe pourtant le début d’une fin. Le succès de Nahla est indéniable. Il bénéficie d’une critique favorable. Il est considéré comme une référence, tant les thèmes inhérents au Liban – peu avant la guerre civile – sont abordés avec une réelle subtilité.  Produit par la Radio télévision algérienne, il est certainement l’une des œuvres des plus qualitatives du cinéma national.  Cette réussite en appelle d’autres, mais pour des motifs inexpliqués Farouk Beloufa ne réalisera pas de nouveaux longs métrages.

 

Projets

Après son décès, le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui a confié l’avoir « accompagné toute sa vie. C’était quelqu’un qui avait beaucoup de difficultés personnelles. Il avait des projets qui n’ont pas abouti et qui lui tenaient à cœur comme Isabelle Eberharht. On a essayé de le monter ensemble, mais je n’étais plus dans le système. J’ai quitté la Télévision en 1985. Je n’avais plus de poste de responsabilité sur la production. Il a eu des contrariétés sur des projets qu’il voulait faire ». Déjà très indigné par la censure de Insurrectionnelle (1973), sa première production pour la Télévision algérienne, le regretté n’a pas supporté de travailler  dans une atmosphère qualifiée par lui-même de « stérilisante ».

 

Dernier film

Il n’empêche qu’il a tenté un retour effectif à Alger. Il a même pensé se mettre au service de l’Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l’audiovisuel (ISMAS). Comme le rapporte le réalisateur Dahmane Ouzid, Farouk Beloufa a « contacté le ministère de la Culture dans ce sens, mais on ne lui a même pas fait l’honneur de lui répondre. Cela l’a beaucoup affecté. Il savait que le temps était déjà compté pour lui et je pense qu’il voulait finir ses jours à Alger. Le destin en a décidé autrement ». Mis dans l’obligation de prolonger son exil en France, il écrira et réalisera Le Silence du sphinx, un court métrage dans lequel il expose, une fois de plus, une part de son regard sur le monde arabe. Ce sera sa dernière œuvre.

 

Mohamed Redouane

 

En quelques dates

20 avril 1947 : Naissance à Oued Fodda.

1964-1965 : Etudes au Centre national du cinéma, Alger.

1966-1967 : Stage à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) à Paris.

 1968 : Ecole pratique des Hautes Etudes de Paris-Mémoire sur les codes de la caméra. Cursus de Roland Barthes.

1974 : réalisation du documentaire Libération.

1975-1976 : Coscénariste et assistant pour le film Le Retour de l’enfant prodigue de Youcef Chahine.

1977 : réalisation du documentaire Marcel Khelife.

1979 : réalisation du long métrage Nahla.

1988 : réalisation du documentaire scientifique Nature contre Nature pour le CNRS.

2010 : réalisation du court métrage Le Silence du sphinx.

 

Bibliographie: 

  1. Dossier de la revue Les 2 écrans.
  2. Site Archives numériques du cinéma algérien.
  3. L’Algérie vue par son cinéma : INA, France.
  4. Illustration 1: https://dia-algerie.com/realisateur-de-nahla-farouk-beloufa-decede-silence-9-avril-a-paris/
  5. Illustration 2: https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/19/cinema-farouk-beloufa-l-image-manquante-de-l-algerie_5287758_3212.html

 

 

 

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1 commentaire

MESSWAR 27 mars 2019 at 14 h 26 min

Excellent article, merci pour le partage

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