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Chroniques Raconte-moi le Chaabi

EL MAGHROU’KA d’ABDELAZIZ ABOU FARES EL MAGHRAOUI (1546-1606).

menestrelAbou Fares El Maghraoui, est un poète de la fin du XVIème siècle,  natif de TAFILALET. Il est considéré comme l’ancêtre et le pôle de la poésie « melhoun ». Beaucoup d’illustres poètes à l’enseigne de son contemporain Ahmed EL GHRABLI et de Mohamed BEN ALI ECCHRIF OUELD ERRZINE du XVIIIème siècle (pour ne citer qu’eux) lui font allégeance dans leurs textes. Ne dit –on pas que « tout grand est vide sauf le palmier et EL MAGHRAOUI ? ».Cette maxime serait de lui. Koul touil khaoui sioua ennekhla ouel maghraoui.

Grand de taille, imposant par le verbe et ayant une grande maîtrise des sciences islamiques, il aurait été Grand Cadi à FES. Elève de l’Université de KAIROUAN, il se distinguait par son intelligence et contredisait parfois les exégètes d’alors.

Il est dit qu’AL MAGHRAOUI est l’arbre du « melhoun » et EL MASMOUDI une branche de cet arbre. Rais el klam (le maître des mots), khatem el founoune (celui qui a maîtrisé les arts de la poésie s’entend) sont les qualificatifs élogieux qui lui ont été d’autre part attribués.

On lui doit la métrique particulière des vers composés sur le rythme DANI

Ces poèmes religieux étaient déclamés dans les écoles coraniques le jour de l’Aïd.

On dénombre 70  pièces environ dans son recueil.

Il mourut tragiquement à la soixantaine quand il fut tué accidentellement par son frère. Un soir qu’il s’était attardé et ne voulant déranger personne, il escalada le muret de la maison familiale et s’agrippa à un palmier. Le frère était jaloux de cet arbre fruitier et s’était juré de tirer sur tout voleur qui s’en approcherait. Ce fut fatal pour cet immense poète.

Dans la qacida « EL MAGHROU’KA »  plus connue chez nous sous le titre « douk’ ya k’abli men fra’k le’hbab » de Abdelaziz Abou Farès EL MAGHRAOUI, il y a une symbolique fantastique dont le but est la gratification de l’ISLAM à travers une démarche spirituelle. Guidé par la Foi. Il s’agit donc d’un texte purement mythique dans la tradition soufie. Les soufis sont considérés comme les élus de l’ISLAM. Leur approche est particulière par leur désir ardent de se rapprocher de Dieu à force d’épreuves, en l’invoquant mille fois par jour et un cérémonial à travers des transes collectives ou ‘hadra ou alors par des danses à l’instar des derviches tourneurs très connus en Turquie et en Syrie.

Dans cette qacida, EL MAGHRAOUI s’engage dans l’aventure en défiant l’océan à la recherche de ses compagnons de religion. Il subira la galère en se faisant capturer par des croisés et attendra d’être libéré par les siens, par sa confrérie. On est conduit par partager son extase quand il finit par être extrait des griffes de ses ennemis par ces frères de religion animés seulement par leur adhésion pleine et totale à l’ISLAM. Tout cela est bien sûr le fruit d’une fertile imagination…

 

Par Dr Rachid MESSAOUDI

 

Illustration : Huile sur panneau, le ménestrel d’A. Ferraris, 1889

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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3 commentaires

rebiai 31 mars 2014 at 22 h 07 min

je pense que la maxime ( koul touil khaoui ila nakhla ) distinguait le poete lekhel ben khlouf et non pas el maghraoui,parceque ben khlouf aussi etait grand.

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Razya 1 avril 2014 at 21 h 54 min

je complète la maxime » koul touil khaoui, ila nakhla we el maghraoui » lakhdar ben khlouf était aussi grand et le palmier dans l ‘endroit ou il est enterré a poussé dans la position couché , il traverse la cour, cela peut preter à confusion, lakhdar ben khlouf est enterré à Mostaganem

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Zidani 31 juillet 2017 at 14 h 29 min

Sidi lekhel benkhelouf a dit au sujet de son palmier : lorsque mon palmier s’orienterait vers l’est, l’Algérie serait un grand pays ou il ferait bon vivre.

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