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Généralités Période ottomane (1515 à 1830)

Développement du réseau urbain à l’époque ottomane : Koléa.

mairie KoléaLa naissance de nouvelles villes, à l’époque ottomane, telles que Blida et Koléa, ainsi que la résurrection des anciennes villes telle que Cherchell, témoigne du glissement entier des villes andalouses vers la région Nord Africaine, dont la Mitidja. 

La plaine de la Mitidja, en Afrique du Nord, a joué un grand rôle dans l’accueil des réfugiés morisques. Dépendant directement du souverain, le statut politico-administratif de Dar Essoltane, conjugué avec la l’emplacement géographique stratégique sur la côte méditerranéenne aurait provoqué un mouvement important d’urbanisation dans toute la région centrale du Maghreb.

Fondation de Koléa (petite forteresse, serait le diminutif d’El Kala, nom d’une ville située à Grenade.) : 

Si Hassan Al wazzan n’évoque pas la ville de Koléa dans ses descriptions, Azzahhar se contente de noter que la ville fut fondée sous Hassane Ben Keïr Ed Dine, en 1550, fut d’abord peuplé d’Andalous ou Maures d’Espagne. Dans le même sens, Lespès mentionna que, parmi les villes revivifiées dans la région, Mazagran (Mazafran) , du nom de la rivière qui longe la ville, à quelques kilomètres du côté Sud-Est, en fut une d’elles. Marmol, surnommant cette ville la ville des émigrés andalous et dit : »C’est une ville que Hassan Pacha édifia, à quelques 5 miles de la rivière Zaafran … au long de laquelle se trouvent de grandes forêts d’arbres fruitiers et des mûriers. Elle comprend plus de 300 (familles?) de musulmans ayant émigré de Castille, de l’Andalousie et de Taggarins du royaume de Valence. La fertilité de ses terres; où il y a tous les fruits de l’Europe, rend la ville de plus en plus grande.« 

Si le choix de l’emplacement des émigrés porte sur Koléa, ce n’est que par souci administratif et populaire afin de faire le relais avec les autres villes de la région notamment celles du littoral, comme cherchell et Ténès, mais surtout pour soumettre les tribus berbères de Chenoua qui n’avaient de cesse d’attaquer les réfugiés Andalous dès leur arrivée.

La prospérité de Koléa reposait sur son activité agricole intense. Le sens et la forme de ses rues longeant les lots de terrains dans le sens de la pente, obéissaient au système d’irrigation et les conduites d’eau qui se développaient au fil du temps en allées et rues publiques. Les habitants se partageaient les parcelles et chaque famille avait son tour d’irrigation. Koléa jouit d’une position dominante, surplombant les plaines de la Mitidja du haut de sa colline.

Koléa aujourd’hui :

Koléa est donc une ville d’art et de culture qui revendique sa part de l’héritage andalou dans ses différentes dimensions et particulièrement dans le domaine musical. La ville fait partie, au même titre qu’Alger, Blida ou Cherchell, de l’école çanâa. Cette dernière est une des trois grandes traditions musicales arabo-andalouses algériennes, aux côtés de l’école Gharnatia à l’ouest et Malouf à l’est. De nos jours, Koléa compte pas moins de trois associations de musique arabo-andalouse, dont la plus ancienne, Dar El gharnatia, a été fondée en 1972. «Dar El Gharnatia apprend la musique arabo-andalouse aux jeunes Koléatiens depuis plus de 40 ans.
Le résultat est qu’aujourd’hui l’on trouve presque dans toutes les familles de Koléa au moins un ou deux membres qui chantent ou jouent d’un instrument de musique», estime Nourredine Labri, vice-président de l’association.
Les associations Dar El Bachtarzia (premier prix du dernier Festival de musique çanâa) et El Fen El Acil animent également la vie culturelle tout au long de l’année et participent ainsi à la transmission de cet art ancestral. «C’est pour tout cela que Koléa est une terre de musique andalouse.
Et c’est pour cela aussi que le ministère de la culture a institutionnalisé le Festival culturel maghrébin de musique andalouse à Koléa», ajoute M. Labri, qui est également membre du commissariat du festival.
Cet événement d’envergure internationale se tient à Koléa depuis sept éditions.

Mounira Amine-Seka.

Sources

  • Dar Es-sultan, par Mustapha Ben Hamouche. Ed. Dar El Bassair 2009.
  • Presse nationale.

Photo de l’article :

  • Koléa « Canon de l’époque Ottomane ».
  • Mairie de Koléa, avant 1940.

 

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