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Contribution : SBAA BEN AOUDA OU LES LIONS MARABOUTS

lionLa société algérienne a de tous temps, baigné dans le culte des Saints. A partir du XVI e siècle, cette dévotion populacière, donnera aux Marabouts, une influence considérable. Le terme Marabout qui désigne aussi bien le Saint que le Mausolée est un néologisme français dérivant de Mrabtine, (le Ribat était une forteresse abritant des guerriers chargés de défendre le territoire musulman).
 
Chaque Saint véhicule une légende, enjolivée de merveilleux par l’imagination de la piété populaire. L’un des plus fabuleux mythes, est celui des lions du Saint, Sidi M’hamed BEN AOUDA. On a tous entendu l’expression “Sbaa Benaouda”, sans connaitre son origine. Pour ce faire, remontons le temps, jusqu’au début du XVII e S.
 
Nous sommes en 1600, quelque part sur les berges de l’Oued Mina asséché, au Sud de Ighil Izane (Relizane). La réputation de Sidi M’hamed Ben Aouda, un anachorète retiré dans une grotte, était constamment perturbé par ses sympathisants. Contrarié, il se décida à se mettre à la recherche d’un lieu secret qui lui permettrait de vivre dans la contemplation, en solitaire. Après quelques heures de marche, il repéra un cirque aride, avec un piton rocheux, isolé de toutes habitations. Reclus dans cette tranquille khelwa, il ne recevait, désormais, plus de visites, autres que celles des lions de la région qui, affectés par son mysticisme, lui apportaient régulièrement, une maigre pitance.Il y vécut ainsi, solitaire, dans le recueillement et la vertu jusqu’à la fin de ses jours.
 
A sa mort, la tribu des Flitta qui rayonne encore dans la région, lui construisit une Qoubba. Pour entretenir, chacun des çof de cette grande tribu, affranchissait chaque année, un esclave noir qui sera marié et richement doté, afin qu’il puisse dévouer son existence au seul entretien du mausolée du Saint. La légende raconte que les lions qui assuraient, de son vivant, la subsistance de Sidi M’hamed Ben Aouda, étaient les seuls témoins de sa haute élévation spirituelle, avaient hérité de sa baraka. Symbole de recognition, les noirs affranchis et leurs descendants s’étaient depuis, attachés aux lions.
 
Voilà pourquoi nos aïeux pouvaient assister à ce spectacle ahurissant de contempler ces descendants des noirs affranchis, conduire de village en village, ces Lions marabouts . Il va de soi qu’ils étaient accueillis comme des invités de marque, et nul ne s’aventurait à transgresser le devoir de les gratifier de présents, en espèces ou en nature.
 
Farid Ghili 
 

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1 commentaire

Zoheir 20 novembre 2016 at 14 h 24 min

Juste une petite rectification svp Ighil Izen pas Ighil Iran. …..Izen =la mouche. Izan = la merde .merci

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