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Contribution : « Le flamand, Jojo, et la Colombe.. »

brelIl a chanté la condition humaine avec son âme et nous a enchantés par sa sensibilité. Une ritournelle qui coule dans nos veines,  il ne nous a pas quittés.
Il a toujours su modeler le verbe, l’apprivoiser, le maquiller, le décorer, pour confectionner une mise à nu de l’être. Il a chanté « sans exigence », pour célébrer « l’enfance », pour faire sourire « les vieux ».
Lui qui a su parler aux morts, à « Fernand », à « Jojo ». Lui qui a su consoler « les désespérés », tout en leur offrant « les bonbons », pendant qu’il attendait « Madeleine » sous un ciel pluvieux de « Bruxelles », espérant qu’elle « ne le quitte pas ».

Au cours de son séjour en Algérie où il a animé un concert, Brel fut contacté par les dirigeants du C.R.U.A, qui deviendra par la suite FLN. Ces derniers lui ont exposé la justesse du combat qu’ils menaient pour l’indépendance, et Brel s’est montré bien attentif, et peu après, il exprimera son soutien en chanson…

C’est en Algérie qu’il a fait la rencontre de Georges Pasquier « Jojo » qui exerçait dans le pétrole au Sahara. Jojo abandonnera sa carrière pour l´amitié de Brel, une amitié que beaucoup comparent à celle de Damon et Pythéas de Syracuse.
Il deviendra le confident de Brel, son chauffeur, son régisseur, son homme de confiance, son ami le plus proche et le plus intime, Jojo à qui Brel chantait, le jour de sa mort :

« Jojo
Nous parlons en silence
D´une jeunesse vieille
Nous savons tous les deux
Que le monde sommeille
Par manque d´imprudence…»

Durant son concert, des ultra  avaient scandé leur éternel slogan : « Algérie Française !”, Jacques n’a eu pour eux, qu’une simple  réponse: « je m´en fous, je suis Belge ! ».

Trois ans après (1957), durant guerre d´Algérie, Brel écrira et composera « Quand on a que l´amour » ; chanson qui sera reprise aux Etats-Unis ; « If we only have love » lors des manifestations contre la guerre du Vietnam.
En 1959, il écrira et composera sa célèbre « Colombe », chanson antimilitariste contre la guerre d´Algérie, chanson qui sera reprise elle aussi à travers le globe et surtout aux Etats-Unis par la célèbre Joan Beaz et Juddy Collins exprimant toujours leur opposition à la guerre du Vietnam.

Nous n’irons plus au bois la colombe est blessée
Nous n’allons pas au bois nous allons la tuer (…)

Tel était le refrain. La colombe aujourd’hui est grièvement blessée, pendant que des amputés du cœur affichent leur audace de vouloir la tuer.

Jef

Voici le lien de la chanson sur « Youtube », 

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https://www.youtube.com/watch?v=WCKwwpqa2_A
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2 commentaires

Ahmed 7 mars 2014 at 20 h 34 min

En plus j’adore le portrait que tu as choisis pour ton article.
Brel le fantaisiste, l’arrogant. Car on est tous arrogant quelque part.. On est tous Brel!
En parcourant les chansons de Brel, nous nous découvrons. Nous découvrons notre « conditionnement » comme tu l’as dis. Cet homme, ce Dieu -même si il n’aimait pas qu’on prend un homme pour un Dieu, un homme doit être pris pour ce qui est beaucoup mieux, pour un homme- Ce prophète qui a bu son chagrin le soir où Mathilde est revenu, dans une chanson où il essayait de tourner en dérision ce fait, où il s’est adressé à son coeur, à ses mains leurs rappelant ce que Mathilde leur a causé. Ce Grand qui a chanté « Vesoul » sous l’agréable son de l’accordéon. Et qui ne s’identifie pas dans « Vesoul » ?. Eh oui.. Chauffe Marcel Marcel ! Cet adorable Brel, cet idéaliste comme il l’est, qui n’a jamais compris les femmes. Ce Brel qui croyait que les femmes sont toujours en dessous de l’amour, en dessous de son rêve. Ce Brel qui a modelé le verbe pour s’adresser aux morts. « Fernand » où il a inventé une famille, juste pour l’enterrement d’un frère, d’un ami. Mais dans cette chanson non seulement pour s’adresser aux morts, à Dieu aussi pour lui reprocher ses décisions de dernières minutes .. Dans une autre chanson, il s’est adressé à lui même en mourant, « J’arrive » où il recouvrait son cercueil de chrysanthèmes, où il s’adresse toujours à Dieu, cette fois pour lui demander une prolongation, juste pour voir encore une fois si le fleuve est encore fleuve, si le miroir est encore miroir. Ce Brel qui a consolé subtilement les désespérés. Il leur/ nous a dit soyez désespérés mais avec élégance.. Ce Brel consolant son ami Jef, l’invitant à aller voir les nouvelles filles chez madame André.. Ce Brel qui a parlé de la condition humaine, il prenait les bourgeois avec leurs pratiques de mondanités pour des cochons. Il n’a pas épargné les pauvres, en leur dressant portrait dans « ces gens là » . Leçon de morale « Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou ». Ce Brel qui a célébré son enfance en conjugant un verbe latin qu’il a appris à l’école « Rosa ». La célébration réside dans un jeu de séduction qu’il entreprenait et décrivait admirablement dans la Chanson « Rosa ».. Ce Brel qui nous a fait dansé sous sa « valse à Mille temps ». Ce Brel qui nous appelait à voir les choses positivement dans ses chansons « S’il te faut » et « les pieds dans le ruisseau »..

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Amine just 15 mars 2014 at 13 h 46 min

Cet extrait est l un des meilleure choses splendide que j ai lu sur Brel

« Il a toujours su modeler le verbe, l’apprivoiser, le maquiller, le décorer, pour confectionner une mise à nu de l’être. Il a chanté « sans exigence », pour célébrer « l’enfance », pour faire sourire « les vieux ».
Lui qui a su parler aux morts, à « Fernand », à « Jojo ». Lui qui a su consoler « les désespérés », tout en leur offrant « les bonbons », pendant qu’il attendait « Madeleine » sous un ciel pluvieux de « Bruxelles », espérant qu’elle « ne le quitte pas ». »

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