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Conte – Li Aicha bent el hattab ken sabret – Partie II – Akhwatha sbeyeb hirétha.

Edmund DulacOn installa Aicha dans une chambre princière. On l’habilla de soie et d’or. La jeune fille vécut plusieurs mois dans ce luxe sans ce soucier de rien. Mais la vie de château commençait à lui pesait et l’ennui emplit son petit cœur. Elle devenait triste et on n’entendait plus ses rires qui emplissaient le château. Elle avait envie de revoir sa famille.

Sror inquiet de la tristesse de Aicha, le communiqua à son maître :

-« Aicha veut aller voir ses sœurs, la cause de ses malheurs. » (Habet tchouf akhouetha sebayeb hiretha)

-« Qu’elle y aille, ordonna le maître des lieux. « 

Sror exécuta les ordres du maître et Aicha endormie fut transportée par enchantement dans la chaumière de ses parents. Elle fut accueillie par ses sœurs qui la jalousaient pour tout ce qu’elle portait. L’une lui suggéra de demander une robe qui se met à danser au son de la musique. Sa sœur aînée lui posa la terrible question :

– » Connais-tu le propriétaire du château où tu habites ? « 

-« Je ne l’ai jamais vu, avoua Aicha, Tous les soirs, j’entends un grosse voix qui donne le même ordre ; Sror etfi  el mssabeh ou khali el khayel izour,  (Sror éteint les lumières et laisse l’ombre rôder) et aussitôt, toutes les lumières s’éteignent et le château plonge dans l’obscurité et le silence. »

-« C’est simple, lui dit sa sœur, ce soir tu garderas cachée, une bougie. Quand tout le château s’endort, éclairée par la lumière de la bougie, tu visiteras les lieux jusqu’à ce que tu rencontres le mystérieux châtelain. »

Revenue au château, Aicha fit toutes ses commandes à Sror ; elle eut ses robes et même la bougie.

Le soir venu, comme le lui avait conseillé sa grande sœur, Aicha visita le château dans ses moindres recoins jusqu’au moment où elle découvrit un homme d’une grande beauté, dormant profondément dans un lit royal.

Aicha s’approcha du dormeur et s’aperçut que la chemise déboutonnée laissait voir un escalier au niveau de la poitrine. Poussée par la curiosité, elle décida d’en descendre les marches qui la menèrent dans une ville où de nombreux artisans travaillaient sans relâche.

-« Pour qui est ce diadème, demanda-t-elle au bijoutier ? « 

-« C’est pour Aicha, la fille du bûcheron, si elle veut bien patienter. »

-« Pour qui est cette belle gandoura de velours brodée d’or, demanda Aicha au tailleur ? « 

-« C’est pour Aicha, la fille du bûcheron, si elle veut bien patienter. »

-« Pour qui sont ses chaussures de soie incrustées de pierres précieuses, demanda Aicha au savetier ? »

-« C’est pour Aicha, la fille du bûcheron, si elle veut bien patienter. »

Aicha fit le tour de toutes les échoppes et reçut de la part de chaque artisan la même réponse. Comme la bougie menaçait de s’éteindre, Aicha remonta les escalier rapidement.

Mais au moment de sortir, une goûte de cire chaude tomba sur la joue du beau prince qui se réveilla en sursaut et fit un geste qui déporta Aicha sur les terres de Ghilana… A SUIVRE

 

Source : Contes du terroir algérien – Editions Dalimen

Illustration : Edmund Dulac

 

 

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