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Conte – Le grand sacrifice – partie II- Les épreuves

51d0bdab8e22558008ec4bc157b74022Depuis cette rencontre, le prince fut obsédé par l’image de la jeune fille à la cruche. Il en perdit le sommeil et l’appétit et parfois même la raison car il osa demander à son père de la lui faire épouser.

Mais son père le roi, devant une telle demande, s’obstinait et ne voulait rien entendre au sujet de la fille du charbonnier.

L’état de santé du prince se dégrada tant qu’on s’inquiéta pour sa vie. On fit venir les plus grands médecins du monde. Mais aucun ne pus déceler la cause de se mal inconnu qui rongeait le cœur du jeune prince.

Un des médecins osa demander au prince :

« De quoi souffre ton cœur, mon prince ? »

-« Je souffre d’un mal qu’aucun médecin ne peut guérir à moins d’un sacrifice »

-« Quelle est la nature de ce sacrifice ? »

-« Je ne puis vous le révéler car il est irréalisable ! »

La fille du charbonnier eut vent de la maladie du prince et entreprit de lui rendre visite pour lui témoigner à son tour, toute sa reconnaissance. Elle usa de nombreuses ruses pour s’introduire dans le palais et jusque dans la chambre du prince.

A la vue de la fille du charbonnier, le prince eut un sourire et sentit le bonheur envahir son cœur.

« Je suis venue en cachette et je repartirai en cachette, lui dit-elle. Je suis la fille du charbonnier et tu es le prince héritier du trône. Notre union est impossible ! Il faut être raisonnable. »

La jeune fille repartit laissant son amoureux dans la plus grande détresse. Sa mère revit alors, dans le rêve, le même messager qui lui dit :

« Le remède de ton fils est entre les mains de la fille du charbonnier. »

A son réveil, la mère se mit aussitôt à la recherche de la jeune fille. Lorsqu’elle découvrit la pauvre demeure du charbonnier, elle refusa l’idée de demander la main de sa fille pour le prince. Mais lorsque la jeune fille fit son apparition, la mère comprit la détresse de son fils.

Voulant protéger son fils et son royaume, elle fit un marché au charbonnier :

-« Il m’est impossible de vous demander la main de votre fille pour mon fils. Alors je vous demande de quitter le pays à moins que votre fille ne me tisse la plus fine étoffe en soie. »

La jeune fille qui avait tout entendu, alla voir le prince pour lui faire entendre raison car ses vieux parents seront obligés de quitter le pays.

Le prince dit alors à la jeune fille :

« Va dans la forêt profonde. Tu y trouveras un mûrier. Secoue-le de toutes tes forces. »

La jeune fille alla devant le mûrier et se mit à le secouer énergiquement mais ne réussit pas à faire bouger une de ses feuilles. Elle s’assit au pied de l’arbre et se mit à pleurer à chaudes larmes. C’est alors que le mûrier ordonna à tous les vers à soie qui logeaient sur ses branches :

-« Mettez-vous à l’ouvrage et tissez la plus belle soie du monde. »

Quand la fille du charbonnier présenta la belle étoffe à la reine, celle-ci blêmit te tenta encore une fois d’ajourner l’union en demandant une autre prouesse.

-« Il faut me rapporter le collier de perles aussi fines que les œufs de fourmis, que j’ai perdu dans la forêt. »

Devant une telle demande, le jeune fille se découragea et alla trouver son amoureux qui lui dit :

« Cherches bien, tu le retrouveras, j’en suis sûr ! »

La jeune fille erra longtemps dans la forêt à la recherche des perles de la reine. Sans faire attention, elle buta contre une fourmilière et dérangea les fourmis qui se dispersèrent dans tous les sens. La jeune fille eut pitié de ses petites créatures et entreprit de reconstituer leur abri. C’est alors que la reine  des fourmis sortit et lui dit :

« Puisque tu es bonne et tu nous as aidées, demande ce que tu veux. »

-« Je dois retrouver les perles que la reine a perdues dans la forêt. Je dois les lui rapporter pour qu’elle accepte mon mariage avec son fils. »

« Justement, ses perles  sont chez moi au fond de ma fourmilière. »

La reine ordonna aussitôt, à la multitude de fourmis de restituer les perles à la jeune fille. Sans tarder la fille du charbonnier alla trouver la reine et lui présenta toutes les perles qu’elle croyait introuvables.

La reine dut se rendre à l’évidence et consentit à unir les deux jeunes gens. Le prince retrouva toute sa santé et sa joie de vivre aux côtés de la fille du charbonnier.

 

Source: D’aprés  le livre «Contes du terroir Algérien» Volume 1,  Editions DALIMEN

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