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Conte: La fille du serpent – Suite et Fin – Le pacte

dans-les-boisLe serpent répondit alors :

Grand roi, il y a sept ans, cette fille est venue à moi. Je l’ai élevée comme ma propre enfant. Elle m’est plus chère que toute chose au monde. Mais puisque tu la veux comme bru, je te la confie. Comble-la de présents et veille sur elle comme je l’ai fait moi-même jusqu’ici. Quant à moi je ne te demanderai qu’une seule chose.»

Et quelle est cette chose ?» voulut savoir le roi

«Une outre de sang ! Juste une outre de sang !»  précisa le serpent.

«Ce sera fait !» décida Le roi.

Le jour où la jeune fille devait suivre le prince en son vaste palais, le serpent lui dit :

«Va, ma fille, soit vaillante ! Va de l’avant et ne regarde surtout pas derrière toi !»

Le cortège nuptial se mit en route sous bonne escorte, vers le palais. Au bout d’un moment, la mariée sur une jument toute harnachée d’or et de soie, s’écria :

«J’ai oublié ma pelote de laine ! Il faut que je la retrouve !»

Elle descendit de sa monture et courut vers la caverne où elle surprit le serpent en train de boire du sang. Elle le vit changer d’expression. Il lui dit avec fermeté :

«Ne t’avais-je pas recommandé de ne pas revenir en arrière?… Tu t’en repentiras, ma fille car tu as rompu un serment !»

Gamra dhaouaya, heureuse, ne retint rien de cette menace et repartit en courant vers son destin.

Elle vécut heureuse à la cour durant quelques mois. Le prince, son mari l’aimait tendrement. A la grande joie de toute la famille royale, elle mit au monde, un enfant à son image. Elle garda le lit quarante jours et puis, un matin, elle se leva pour se mêler à la vie de la cour. Lorsqu’elle revint vers l’enfant, elle s’aperçut qu’il avait disparu. On le chercha partout, on remua ciel et terre pour le retrouver, mais en vain. C’était comme si la terre l avait avalé.

L’année suivante, elle eut un nouvel enfant aussi beau que le premier. Mais au bout de quarante jours, il disparut aussi mystérieusement que son aîné. Le roi et la reine dirent alors à leur fils :

Marie-toi ! Quel bien peut-il nous venir de la fille d’un serpent ?»

 Mais le prince qui mettait son espoir en Dieu, répondit à la reine et au roi :

«J’ai choisi Gamra dhaouaya pour elle-même et non pour les enfants qu’elle me donnerait.»

 La jeune princesse eut successivement sept garçons, à la chevelure d’or qui, tous, lui furent ravis quarante jours après leur naissance. Elle fut surnommée : «celle qui avale ses enfants». Mais le prince l’aimait toujours. Huit ans s’écoulèrent depuis que Gamra dhaouaya avait quitté la caverne du serpent pour la cour du roi. Un soir, elle dit au prince :

«Demain, conduis-moi chez mon père, le serpent, afin qu’il me pardonne !»

Comme ils arrivaient près de la caverne, le prince et la princesse virent six petits garçons aux cheveux d’or qui jouaient gaiement. Un vieillard berçait dans ses bras le septième enfant aux cheveux d’or. La princesse cherchait des yeux le serpent. Le vieillard s’avança alors et lui dit :

«Ne cherche pas le serpent de ton enfance ! Le serpent qui m’avait jeté un sort est mort et j’ai pu retrouver mon apparence humaine ! C’est donc moi ton père adoptif !»

 Il dit encore :

«Le jour où tu m’as quitté pour aller vers ton époux, je t’avais recommandé de ne pas revenir en arrière. Tu es revenu et tu m’as surpris en train de boire du sang. Tu m’as humilié et je t’ai dit :  «Tu t’en repentiras».»

Il tendit à la princesse le bébé qu’il avait dans les bras et se tourna vers le prince :

«C’est moi, prince, qui suis venu chercher tes enfants, l’un après l’autre pour punir ma fille. Je les ai élevés avec tendresse, comme j’ai élevé leur mère. Sept fois, prince,  tu t’es trouvé devant un berceau vide et tu n’as pas humilié ma fille. Tu as continué à l’aimer et à la protéger. Voici tes enfants… je te les rends.»

Et se tournant vers les six enfants aux cheveux d’or, il ajouta :

«Mes chers petits, voici votre mère et voici votre père, allez donc les embrasser !»

 Les enfants entourèrent leurs parents. On se rendit au palais où tout le monde vécut dans le bonheur. L’homme serpent fut reconnu pour sa sagesse et nommé conseiller du roi.   FIN

 

Source: D’aprés  le livre «Contes du terroir Algérien» Volume 1,  Editions DALIMEN

Illustration: https://www.bel7infos.eu/dans-les-bois-ou-the-faun-of-healwood-scenario-de-denys-corel-est-un-film-de-fantasy-par-stephane-artus/ 

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