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Constantine, les épis oubliés de Yennayer

bléS’il est de notoriété publique que la fête de Yennayer marque le premier jour du calendrier agraire utilisé depuis l’antiquité par les Berbères à travers l’Afrique du Nord, et que l’an zéro de ce dernier correspondrait à la date d’intronisation du roi berbère Chachnaq 1er( Sheshonq chez les historiens occidentaux) pharaon d’Egypte, il se célèbre aujourd’hui par certaines pratiques culturelles ou symboliques de ce jour de fête.

Même si les légendes  entourant la fête persistent encore à l’instar de celle de laadjouza, la vieille dame  qui croyant l’hiver passé, sortit un jour de soleil dans les champs et se moquait de Yennayer, qui, mécontent emprunta deux jours à furar et déclencha, pour se venger, un grand orage qui l’emporta, Yennar (comme nommé dans les Aurès et le constantinois) a perdu en quelques décades quelques unes de ses composantes.

Dans la vieille ville de Constantine et les terres agricoles environnantes il n’était pas rare de trouver, quarante ans auparavant, des étales d’épis de blé dans les marchés de la ville, vendus en bouquets attachés par une ficelle quelques jours avant la fête de Yennar.

A cette époque les familles constantinoises accrochaient les épis de blé, symbole de la richesse agricole de la région, sur les portes des maisons ou les utilisaient pour décorer des objets de maisons généralement les miroirs que les épis faisaient ressembler à un soleil attendu après l’hiver.

Chaque année lors de cette fête les constantinois changeaient les épis de blé ornant les portes des vieilles maisons de la souika, perpétuant une tradition ancestrale ancré dans une société citadine vivant des richesses de la terre, augurant ainsi une bonne année de récolte et de richesse.

Même si la convivialité familiale reste de mise dans cette ville et que le grand repas de fête est incontournable, toujours fais à base de semoule, les vieilles familles de la ville des ponts avaient pour habitude d’égorger des poulets pour l’occasion autant que le nombre des membres de la famille, ce qui ne se fait plus aujourd’hui.

Depuis la reconstitution d’un calendrier berbère proprement dit en 1980, prenant pour référence l’intronisation de Chachnaq qui a fondé la XXII ème dynastie qui a régné sur l’Égypte jusqu’en l’an 715 av. J-C., Yennayer ou Yennar s’impose de plus en plus cette dernière décennie comme une célébration sociale et familiale incontournable au même titre que le nouvel an de l’hégire ou grégorien.

 

Mohamed Rafik

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