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Cela s’est passé un 7 septembre 1945, naiance de la diva kabyle Nouara

kabSurnommée la diva de la chanson kabyle, Nouara a chanté la femme, l’amour, la cause amazighe, les droits de la personne, Tamurt avec ses tripes et sans concession.

De son vrai nom Hamizi Zahia, Nouara est née le 7 septembre 1945 à la Casbah d’Alger. Enfant, elle veut d’abord devenir infirmière mais le destin en a décidé autrement. Et tant mieux pour la chanson algérienne d’expression kabyle ! C’est en 1963 que débute l’histoire de Nouara avec le monde artistique. D’abord dans l’émission enfantine de Abedelmadjid Bali où elle chante des chansonnettes comme Afus a Lênber. Ensuite dans une autre émission, Music Hall de Radio, de Taleb Rabah où elle fredonne les chants de Bali, en plus du courrier des lecteurs qu’elle lit à l’antenne. Arrive enfin la consécration artistique grâce à sa voix.

Sa superbe voix, qui la distingue des autres, ne tarde pas à susciter l’intérêt chez les connaisseurs. Et c’est ainsi que Chérif Kheddam la remarque. Il sollicite alors ses talents sans hésiter. Sans calculs et sans stratégie, Nouara se retrouve enfin dans les bras de l’univers artistique, le meilleur. Sa voix, les musiques et les textes de Chérif Kheddam font d’elle l’ambassadrice de la chanson kabyle. Sa voix mélodieuse accroche l’auditoire kabyle et par la même occasion séduit le monde artistique.

En effet, vers la fin des années soixante, Nouara est convoitée par des artistes de renom, en l’occurrence Medjahed Hamid, Ben Mohammed, Hassene Abassi, Lhacène Ziani, idir, Matoub Lounes.
En plus de ses talents de chanteuse, Nouara est une excellente comédienne. Recrutée en 1969 à la radio algérienne d’expression amazighe, elle interprète plusieurs rôles dans les pièces de théâtre radiophonique de la chaîne II. Et c’est dans cette même radio qu’elle animera durant les années soixante-dix, l’émission féminine : Urar Lxalat (Place aux femmes).

Nouara aime chanter. Elle fredonne tout le temps les mélodies qui l’habitent comme les chants de Madjid Bali. Notre Diva est aussi exigeante envers elle-même d’abord. Pour elle, un vrai chanteur doit maîtriser Acewwiq. Puisque, selon elle toujours, ce Acewwiq nous distingue des autres. Nouara voue une admiration religieuse aux œuvres de Chérif Kheddam : « C’est un grand artiste. Quand je chante ses musiques, je fais tout pour qu’elles soient à la hauteur de son génie professionnel ». D’ailleurs, ses duos avec Da Cherif sont sublimes, notamment « nemfaraq ur nxemmem » (On s’est quitté sans réfléchir), « ula d nek yuâr ad ttugh » ( Ce n’est pas évident pour moi de t’oublier). Nouara a chanté aussi avec Farid Ferragui et Matoub Lounès dans les années quatre vingt-dix. Ses chansons préférées ? Difficile de répondre à ce type de questions pour un artiste. Mais, Nouara avoue qu’elle aime chanter et rechanter « win i tûzadh yejja k iruh », « lewjab ik m id yehder yidh » et surtout Acewwiq « a tin yuran deg ixef iw » avec chérif Kheddam.

Mais l’artiste qui l’influence le plus dès ses début demeure Ourida, une autre grande dame de la chanson kabyle des années cinquante et soixante : « La voix de Ourida était très belle. J’ai essayé pendant longtemps de l’imiter ».
De tout ce travail et de tous ces sacrifices est née une relation très forte entre Nouara et son public. Dès 1967, elle anime des galas à Alger, en Kabylie, à Oran et un peu partout en Algérie avec Chérif Kheddam.
Les thèmes chantés par Nouara sont divers : le social, l’exil, la revendication identitaire, la culture et surtout la promotion de la femme.

En 1974, elle participe à l’année internationale de la femme. En 1985, elle fait un passage légendaire à l’Olympia de Paris. Par la suite, elle amorce petit à petit son retrait de la scène artistique qui l’éloignera du monde musical, sauf en 1992 où elle à fait un passage vraiment marquant avec Matoub Lounès au Canada qui la surnomma la «Diva de la chanson kabyle». Elle réalise avec lui deux duos, «Hymne à Boudiaf».

Son dernier gala remonte à 1996 à Tizi-Ouzou où des milliers de spectateurs se bousculent pour la voir, l’entendre et surtout l’apprécier. D’ailleurs un autre spectacle a été programmé à la demande du public. Accompagnée par Medjahed Hamid, Nouara n’a pas pu contenir ses larmes et ses émotions tellement l’engouement des gens était fort.
Plusieurs hommages lui ont été rendus par le ministère de la Culture et ses pairs. Nouara demeure à ce jour un symbole de la chanson kabyle et de la femme qui défie les mentalités de l’époque en devenant artiste.

Synthèse Babzman

Sources :

  1. https://www.kabyle.com
  2. https://www.music-berbere.com
  3. https://www.elmoudjahid.com

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1 commentaire

Ameziane 10 septembre 2021 at 23 h 09 min

Comment oublier une grande artiste comme Nouara. Cette diva de la chanson kabyle n’a pas d’égal, elle véhicule par sa voix tout ce qui trait aux soucis de la femme algerienne et kabyle en particulier. Moi, personnellement, à l’entendre chanter, je ressentait en elle tout ce dont a besoin mon âme : Douceur, identité et plaisir. Merci de lui rendre cet hommage.

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