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Cela s’est passé un 6 janvier 1936 … Naissance de M’hamed Benzerga

M.Avec Ahmed Saber, Benzerga représente l’une des grandes figures de la chanson oranaise des années 1950 qu’il a marquée de son style. Il était le James Dean de la chanson oranaise.

Né le 6 janvier 1936 à Misserghin, il est l’aîné d’une famille de quatre enfants, il sera élevé à Oran, notamment par sa grand-mère Khedidja Chakour dont l’époux était employé comme garde champêtre dans la région de Boutlélis. Il fera l’école primaire en Ville Nouvelle, avant d’obtenir son CEP et de poursuivre ses études jusqu’en classe de 4e, au collège Ardaillon (Lycée Ibn Badis) qui se trouve au bout de la rue Hadj-Salah. C’est dans cette rue, au n° 52, à Sidi Mokhfi, qu’en octobre 1954, il entre comme écrivain public dans le bureau appartenant à Chakour Lahouari, dit Bouchakour, qui avait épousé sa mère, à la mort de son père en 1951.

Il a pour camarades et collègues de travail Benaceur Baghdadi, qui fera lui aussi une carrière fulgurante sous le nom de Ahmed Saber et Bellal El-Ghali, deux jeunes qui venaient du lycée Lamoricière. Ce trio d’inséparables amis va alors fréquenter Mederssat El Fellah, dont l’un des responsables était Dellal Ghaouti.

Tout en se perfectionnant dans la langue arabe, ils participent aux sketches montés par des enseignantes comme Anissa Zaâne et Khedidja Taïb. Ils fréquenteront également le petit théâtre de la rue Chanzy avec Ahmed Khachaï, et joueront dans la pièce de Ahmed Bentouati intitulée El Kenz. Mais la grande école de formation va être le bureau, ce local de la rue Hadj Salah, avec sa soupente, ses quelques chaises et les trois Remington pour taper les lettres, les doléances des nombreux plaideurs, la plupart, des gens de modeste condition.

Saber et lui se mettront à leur écoute. M’Hamed, ce fils doué d’un chauffeur d’autocar de la société des transports Amoros, sur la ligne Oran-Misserghin, écrira ici une grande partie de ses chansons, tambourinant sur le bureau, entre la rédaction de deux lettres, pour trouver la mesure, le rythme. La Ville Nouvelle, M’Dina Jdida, marque sa présence, avec son atmosphère de guérilla urbaine, son quotidien difficile, ses gens, ses magasins, ses peines aussi.

Le militant Bouchakour, après plusieurs arrestations, mourra mystérieusement en 1957, à l’hôpital d’Oran. La vie continue, vaille que vaille et Benzergua, après des radios-rochets et l’animation de mariages, enregistrera, en 1957, son premier 78 tours, Bellah ya Selma, à Marseille, aux Editions Tam-Tam. C’est à cette époque qu’il fréquentera l’échoppe de la rue Mohamed Stambouli, en Ville Nouvelle, où Blaoui Haouari tenait un petit commerce de mercerie, plus précisément, de fabrication de boutons.

Les deux hommes qui se connaissaient depuis plusieurs années, vont nouer des relations purement artistiques. Benzergua soumettra ainsi les textes à Blaoui qui se chargera de faire les arrangements de la plupart des chansons. Blaoui décrochera aussi pour M’Hamed un contrat avec la maison Dounia dont le siège se trouvait à Paris. De 1957 à 1959, Benzerga enregistrera huit chansons qui connaitront une large audience et gagneront les faveurs d’un public jeune. Ce seront successivement Khadem Nbghik, Nbghik, Nbghik omri ma n’selem fik ; Mahlek ya bent bladi ; Khayef rouhi ; Hkit amri l’hbabi ; A’lach bik ya nkara ; Fatima ghzali et Insa el ham yansek, des succès dont il a écrit les paroles et qui donneront au genre oranais un cachet particulier.

Légèrement myope, de constitution chétive, de taille moyenne, dégageant un grand charme, cet amoureux fou de la vie, qui aimait aussi rouler en Lambretta, ce poète de l’amour, mourra foudroyé, en pleine jeunesse, dans un stupide accident de la circulation, le 8 août 1959, en plein cœur d’Alger où il effectuait un séjour. Il repose au cimetière d’El-Alia. Son frère H’mida mourût en Chahid. Une rue porte son nom à Oran-ville.

Source :

« Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007.

 

 

 

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