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Cela s’est passé un 5 mars 1930, naissance Cheikh El Hadj Mohammed Ghaffour

ghBrillant maître de musique arabo-andalouse et de hawzi, Cheikh Ghaffour fête aujourd’hui ses 87 ans. Il ne chante plus depuis bien longtemps, mais reste une icône pour plusieurs générations.

 

Né le 5 mars l930 à Nédroma (Tlemcen), le futur Cheikh Mohamed Ghaffour étudie à l’école française des garçons de la ville et, pendant les moments creux, il prend des leçons de Coran et de Fiqh à la mosquée, chez cheikh Lefçih. Bien que brillant élève, il doit quitter l’école pour aider son père, tisserand de son état.

En 1948, son oncle drabki commence à s’intéresser à sa voix. Il rejoint l’un des nombreux orchestres de la ville, celui de Hadj Ghenim Naqqache où il apprend la darbouka pendant trois mois, puis la mandoline durant deux ans. Ensuite il rejoint un autre maître, Driss Rahal avec qui il reste jusqu’en 1953.Le reste ce sont les cercles littéraires de la Mesria et Tarbiaâ qui le feront. C’est là que le jeune Ghafour apprend à se maîtriser, à s’assumer. Les années 1955-1962 constituent la période la plus creuse et la plus sombre de son existence.

Après l’indépendance, la reprise est dure. Ce n’est qu’en 1966, lors du premier festival de la musique andalouse d’Alger, qu’il consent à reprendre. De 1966 à 1970, il se révèle au public algérien. Il participe à tous les festivals de la musique andalouse.
En plus de Nédroma, Alger et Constantine vont constituer ses ports d’attache musicaux. En 1969, son ensemble obtient le premier prix au Festival de la musique populaire d’Alger pour l’interprétation de Ya Welfi Mériem. Hadj Ghafour demeure un cas original dans la mesure où il n’a jamais enregistré ni disques (l’unique disque est sorti des presses de la défunte unité des Eucalyptus de l’ex -RTA), ni cassettes. Sa modestie est exemplaire : « J’ai chanté parce qu’un jour cheikh Ghenim l’a imposé… J’ai continué à le faire parce que cela me plaisait. J’ai persisté parce que cela plaisait aux autres. Maintenant je ne le fais plus parce que je suis malade » dit-il, en février 1986, à un journaliste d’El Moudjahid. Après sa décision d’arrêter de chanter en 1981 à cause d’un ulcère de l’estomac, cheikh Ghafour fréquente régulièrement les zaouïas de la région en se consacrant au m’dih. En vingt ans de carrière (de 1960 à 1980), Ghafour s’est produit plusieurs fois gratuitement pour l’amour du métier. N’ayant jamais écrit de textes ni composé de musiques, il puisait dans les richesses de Bensahla, Benachour, Si Driss Berrahal. Il ne possède aucune de ses cassettes chez lui et « n’aimait plus écouter sa voix ».

Père de huit enfants qui écoutent tous les genres de musique, le cheikh passe le plus clair de son temps dans son atelier de confection. C’est d’ailleurs en 1948, dans un autre atelier, de tissage celui-là, tenu par son oncle, qu’il fait la connaissance avec la musique. Mais sa carrière artistique ne commence vraiment qu’en 1962. Ne pouvant supporter le rythme infernal des soirées, il doit s’offrir une récréation de deux ans (1972 à 1974). Le hawzi ou le Malouf de Hadj Ghafour a un cachet particulier, propre à Nédroma. Et c’est son frère cadet, Abderrazak, qui enregistrera une cassette en 1991 aux éditions de Nédroma, pour perpétuer le genre pratiqué par la famille.

Synthèse Babzman

Sources :

« Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007

 

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