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Histoire d'Algérie L’Algérie contemporaine (1962 à nos jours)

Cela s’est passé un 3 mai 1982 … Décès de Benyahia Mohammed Seddik

3-5Avocat et militant de la guerre de libération, il est considéré comme l’un des plus compétents et intègres ministres des Affaires étrangères après l’indépendance.

Né le 3 janvier 193 à Jijel, Benyahia Mohammed Seddik fréquente le collège durant quatre ans à Sétif puis au lycée Emir Abdelkader (ex-Bugeaud) à Alger. Il entame des études de droits dans la capitale, adhère brièvement  au MTLD en 1951 et obtient sa licence. En 1953, il s’inscrit comme avocat stagiaire au bureau d’Alger.

En 1955, il est l’un des défenseurs de Rabah Bitat, détenu à la prison de Serkadji (Barberousse) et assure la liaison entre lui et Abane.

Cofondateur de l’UGEMA avec notamment, Belaïd Abdesselam, Lamine Khène, Rédha Malek et Messaoud Aït Chaâlal, Benyahia rejoint l’extérieur à la fin de 1955. L’année suivante, il représente l’Algérie à la conférence des étudiants afro-asiatiques à Bandoeng (Indonésie), le 24 avril et participe à l’organisation de la grève des étudiants du 19 mai.

Membre suppléant de CNRA choisi au congrès de la Soummam, il gravite autour des sphères dirigeantes du FLN (CCE puis GPRA), assumant les fonctions de conseiller politique ou diplomatique avant de devenir directeur du cabinet de Ferhat Abbas, président du GPRA (1958-1960).

Durant l’été 1959, il est, avec Frantz Fanon, Omar Oussedik, Abderrazak Chentouf, Lamine Khène et Messaoud Aït Chaâlal, membre de la commission chargée de préparer le projet de programme qui sera soumis au nouveau CNRA issu de la réunion des « Dix » (juillet-décembre 1959).

Avec Ahmed Boumendjel, Benyahia représente le GPRA aux pourparlers de Melun (15-19 juin 1960) ; puis participe aux différentes phases des négociations qui aboutissent aux accords d’Evian (1961-1962). Fin d’esprit, il sera surnommé « le renard du désert » par le magazine « Paris-Match » pour ses talents avérés en matière de polémique et de persuasion.

Quelques jours avant la tenue de la dernière session du CNRA (27 mai-7 juin 1962, à Tripoli), il fait partie de la commission chargée d’élaborer un programme pour l’après-indépendance. Composée d’Aït Ahmed, Yazid, Benyahia, Lacheref, Malek, Harbi, Temmam et présidée par Ben Bella, cette commission met au point un texte qui, adopté à l’unanimité par le CNRA, devient ce qu’on appelle le « programme de Tripoli ».

Après la formation du gouvernement Ben Bella, Benyahia fait d’abord carrière dans la diplomatie comme ambassadeur à Moscou (1963-1965). Il est ensuite appelé par Boumediene pour occuper les postes de ministre de l’Information (1966-1970), puis de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (1970-1977), enfin, celui des Finances (1977-1979).

A la mort de Boumediene, il entre au Bureau politique du FLN et en février 1979, il est nommé ministre des Affaires étrangères, portant haut les couleurs de son pays, en menant avec succès la diplomatie algérienne après avoir réglé l’affaire des 52 otages américains retenus à Téhéran en 1981. Selon le témoignage de Rédha Malek, Mohammed Benyahia « est un froid tacticien sans être cynique pour autant. Sous des dehors discrets, qu’accuse la fragilité de son physique, une tenace lucidité l’habite. A la limite de l’épuisement, il lâche rarement prise ».

Benyahia échappe à la mort, une première fois, dans un accident d’avion, un Mystère 20, le 5 mai 1981 à Bamako.

Homme de dialogue, il effectue une mission de bons offices dans le conflit irako-iranien, accompagné d’une forte délégation diplomatique, l’avion qui le transportait en Iran, un Grunman G II de la présidence de la République, est pulvérisé par un missile, aux confins turco-irakiens, le 3 mai 1982.

L’enquête sur place devrait révéler que les missiles meurtriers, d’origine soviétique, avaient été tirés par des Irakiens. La seconde enquête devant élucider l’implication de ces derniers- l’hypothèse d’une erreur avait été avancée- n’a pas abouti malgré la promesse du Président de la République de l’époque.

Synthèse Babzman

Sources :

  • « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007.
  • vitaminedz.com

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