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Cela s’est passé un 29 mai 1967, la base militaire de Reggane est évacuée par les troupes françaises.

carteAprès dix sept essais nucléaires dans le sud, les troupes françaises se retirent de Reggane et de Bechar.

Dès 1958, la France décide que le premier essai nucléaire aura lieu au début de l’année 1960. Le Sud algérien est choisi comme site de test.

Un champ de tir est créé à Reggane dès juillet 1957, au centre du Sahara et à 600 kilomètres au sud de Bechar. Les tirs sont effectués à partir d’une tour située à Hamoudia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Reggane.

Le 13 février 1960 marque le premier essai nommé « Gerboise bleue ».

Le rapport annuel du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de 1960 établit l’existence d’une zone contaminée de 150 km de long environ. Plus de cinquante ans après, une carte classée secret défense des retombées réelle est divulguée et montre l’immensité des zones touchées, allant jusqu’en zone subsaharienne. Des taux de radioactivité différents suivant le déplacement des particules de poussière contenant de l’iode 131 , du césium 137.

Le deuxième essai, « Gerboise verte », interviendra à la fin d’avril 1961, soit quelques  jours après le putsch d’Alger. Le gouvernement français ordonne la détonation le 25 avril 1961, pour éviter que l’engin nucléaire qui se trouve dans un entrepôt du port d’Alger ne tombe entre les mains des généraux.

Trouvant ces essais trop polluants et anticipant la signature du Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires (signé le 5 août 1963 à Moscou), la France opte pour les tests souterrains.

Pour se faire, le choix du site tombe sur In Ekker, au sud de Reggane et à 150 km au nord de Tamanrasset. Les tirs sont effectués en galeries. Ces dernières sont creusées horizontalement dans un massif granitique du Hoggar, le Tan Afella. La bombe est placée au centre d’un colimaçon creusé en fin de galerie. Des sacs de sables comblent le bas et le haut de ce colimaçon, afin d’exercer  une compression lors de l’explosion et d’assurer son étanchéité. Les galeries sont fermées par une dalle de béton et doivent permettre en théorie un bon cantonnement de la radioactivité.

Pour surveiller ces essais, les Américains installent des stations sismiques en Libye.

Le 7 novembre 1961, les militaires français effectuent le premier essai nucléaire souterrain. Mais le deuxième essai, 1er mai 1962, se passe mal. Une rupture de confinement entraîne un rejet de radioactivité dans l’environnement. C’est ce qui est connu sous le nom de l’accident de Béryl.

Au total, treize tirs en galerie sont réalisés entre novembre 1961 à février 1966. Au moins autre d’entre eux n’ont pas été totalement confinés : Béryl, Améthyste, Rubis et Jade.

L’évacuation de la base, conformément aux dispositions des accords d’Evian qui concédaient celle-ci à la France pour une période de 5 ans, expirant le 1er juillet 1967, est intervenue quelque peu avant terme. Effectivement, l’article 4 de la déclaration de principes relative aux questions militaires précise que « la France utilisera pour une durée de 5 ans les sites comprenant les installations d’In Ekker, Reggane et de l’ensemble de Colomb-Béchar-Hamaguir, dont le périmètre est délimité dans le plan annexé, ainsi que les stations techniques de localisation correspondantes… »

Le 29 mai 1967, les derniers techniciens et militaires français quittent la base de Reggane et Bechar. Les raisons de ce départ anticipé restent quelque peu mystérieuses. Il y a quelques années, lors du cinquantième anniversaire des Accords d’Evian, le pore parole de la délégation du GPRA, Redha Malek, a déclaré : « à partir du moment où la France avait tenté de faire exploser une bombe nucléaire après l’indépendance, nous avions protesté et le Nigeria, un grand pays africain, avait rompu ses relations avec la France » et d’ajouter que c’est cette affaire qui aurait précipité le départ des Français de Reggane avant même l’expiration de la durée de leur présence comme c’est stipulé dans les Accords d’Evian.

Officiellement, on dénombre 30.000 victimes à ce jour, mais ce chiffre n’est pas définitif car les effets des essais se font encore ressentir dans les régions qui les ont abrités. Beaucoup de cancers et d’autres maladies graves ont été signalés.

Z.M.

 

Sources :

  1. Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense no 12 « Science, technologie et Défense.
  2. Dépêche APS

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