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Cela s’est passé un 28 avril 1925, naissance du professeur Boudraa Belabbès

avrilLe Dr Boudraa Belabbès est considéré comme l’un des pères de la médecine algérienne et précurseur dans la lutte contre le cancer. Il participera aussi à la formation de toute une génération de chirurgiens algériens.
Né en 1925, à Sidi Bel Abbès, il est issu d’une famille nombreuse et modeste qui s’installera à Oran alors qu’il est encore enfant. Son père l’éduque dans le respect d’un islam tolérant, moderne, en symbiose avec l’universalité, mais aussi dans l’amour de la patrie et celui des humbles. Le jeune Belabbès fréquente alors, parallèlement à l’école primaire, la Médersa El Falah à El Medina El Djadida fondée par les islahistes.

Après des études primaires à l’école Paixhans, il réussit en 1939, son certificat d’études ce qui était pour la majorité des algériens, très difficile à l’époque de la colonisation. Il s’inscrit ensuite en études secondaires au lycée Lamoricière où les « algériens » constituaient une infime minorité. Il obtient son baccalauréat philosophique en 1945 et tente dans un premier temps d’entamer des études de médecine à la faculté d’Alger. Mais l’environnement colonial était hostile aux « indigènes » et leur accès aux études supérieures n’était toléré que difficilement. Boudraa Bel Abbès se loge alors dans un wagon-lit à la gare d’Alger. Il vécut alors une année de disette.

Loin de renoncer à son rêve de devenir médecin, il décide de partir effectuer ses études à la faculté de médecine de Poitiers en 1947. Et pour financer ses études, il reçoit l’aide d’une association caritative de Tlemcen, ainsi qu’un prêt d’honneur et l’aide de son frère. Il effectue également des petits emplois et de 1953 à 1954, il devient interne en chirurgie au centre hospitalier de Châtellerault, puis au centre hospitalier régional de Vannes en 1955. En 1956, à Paris, il réussit l’examen de clinicat de fin d’études de médecine. Il termine une thèse sur une épidémie de variole survenue à Vannes.

Mais à la veille de la soutenance de sa thèse de doctorat en 1956, il doit opérer un choix entre sa carrière et son pays : il décide d’abandonner l’université pour rejoindre l’armée de libération nationale et « monter au maquis ». Mais le docteur Laliam, rencontré à Relizane lui conseille de se rendre en Tunisie où il serait plus utile. Il est affecté alors dans les services de santé.

ce médecin chirurgien de grande renommée est reconnu pour avoir participé à la formation de toute une génération de médecins algériens. C’est à Poitiers, en France, qu’il a effectué ses études de médecine en 1947. Prenant conscience assez tôt de l’injustice que subissait son entourage par le système colonial, il rejoindra, dès 1956, la lutte pour la libération nationale, alors qu’il était marié et père de famille. Sa participation à la lutte consistera à prodiguer des soins aux combattants en tant que chirurgien de l’armée nationale.

Déjà marié et père de famille, il se retrouve en 1956 dans la base de l’est sur la frontière tunisienne. Sous les ordres du docteur Nekkache, il prodigue des soins de chirurgie aux combattants de l’armée de libération nationale, aux réfugiés algériens, à la population tunisienne, et à deux prisonniers français blessés par balles. C’est lui, selon des témoignages concordants, qui s’est chargé des blessés des bombardements par l’aviation française de Sakiet Sidi Youssef. Il se consacre aux soins des soldats et à une population civile paupérisée par l’exode. Il se lance également dans la formation des infirmiers et infirmières de l’ALN.

Durant cette même période, il aura à côtoyer de grandes figures révolutionnaires algériennes, telles que Krim Belkacem, Rabeh Bitat, Zeddour Mohamed, Brahim Belkacem. En 1962, il retourne à Oran pour soigner les victimes des attentats perpétrés par l’O.A.S. puis prendra la tête de l’antenne médico-chirurgicale de la rue Tombouctou, à Mdina Jdida. Dès l’Indépendance, pour tout dire le 1er juillet 1962, il est le premier «indigène» à franchir les grilles de l’hôpital d’Oran, où il sera chef de service au pavillon.

Maire d’Oran de 1963 à 1965, il démissionnera de son poste à la suite du coup d’Etat. De 1969 à 1974, il sera élu comme président de la 1ère APW d’Oran. Il sera aussi nommé, au cours de ces mêmes années, comme doyen de l’école de médecine d’Oran. Par ailleurs, c’est à lui qu’on doit la construction de l’université I.S.M d’Oran. Quelques années après, en 1977, l’Algérie étant encore dans l’ère du parti unique, il refusera la députation. En 1984, il sera élu, à l’unanimité, président du conseil médical. Ce ne sera que dix ans après qu’il prendra sa retraite en 1994, alors âgé de 70 ans.

Décédé le 21 octobre 2011 à Oran à l’âge de 86 ans, il restera pour ceux qui l’ont côtoyé un homme modeste, empli d’humilité et dévoué, au service de son pays et de son métier. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des pères de la médecine algérienne, lui, ce professeur qui se plaisait à clamer une devise, gravée depuis dans la tête de tous ses élèves : «bien gérer et non digérer. Unir et non désunir. Servir et non se servir».

 

Sources :

  1. Presse nationale (El Watan, Le Quotidien d’Oran)
  2. https://www.vitaminefr.com
  3. https://www.algerie-dz.com

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