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Cela s’est passé un 19 mai 1926, décès de Cheikh Mustapha Nador

nadCompositeur et musicien, il a su capter et fructifier l’héritage du melhoun, pour créer un nouveau genre de musique, celui qui deviendra plus tard le chaâbi.

 Mustapha Nador, de son vrai nom Mustapha Sedjaï est originaire d’Ouled Bellemou à Lakhdaria (Bouira). Il est né le 3 avril 1874, à Bouzareah et a grandi dans les ruelles de la Casbah, puis à Belcourt (Belouizdad), où sa famille possédait le jardin des Saïdji.

Il fait ses premiers pas dans la musique à travers le medh religieux (panégyrique, chant laudatif et religieux, louange au Prophète Sidna Mohamed). Et selon les historiens de la musique, il serait le premier à avoir introduit en Algérie le chant typiquement maghrébin qui évoluera pour devenir le châabi tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Élève de Si Abderrahmane El-Meddah, bach qaçad  ou cheikh El-Hadra du mausolée de Sidi Abderrahmane Ethâalibi, Mustapha Nador n’aime pas les chants profanes et refuse de faire des enregistrements sur disques.

Surnommé Nador à cause de ses fréquents voyages au Maroc, on sait au moins qu’il y a passé plusieurs années (trois ou six ans, selon les sources) durant la Première Guerre mondiale.

A son retour en Algérie, il rapporte dans ses bagages plusieurs qasidat du genre «Moghrabi» qu’il va adapter au public local, en travaillant le style musical et l’expression.

A cette époque, la scène musicale compte déjà de grands noms comme cheikh Kouider Bensmaïl qui joue au def dans un orchestre composé seulement de deux flûtistes, cheikh Mustapha Driouche qui dirige un orchestre composé, entre autre, de Hassen El-Kerraï au violon et de Hadj Abdelkader qui aurait été le premier cithariste algérien…

En parallèle, Mustapha Nador enrichit son répertoire des poésies de Mohamed Bensmaïl, père de cheikh Kouider. Et dès les années 1920, il forme plusieurs orchestres essentiellement composés d’instruments à corde, dont le banjo, et au rythme du tambourin (tar).

A l’époque, la derbouka y est exclue et ne sera introduite de manière « officielle » qu’à partir de 1926, après la mort de Nador, par son jeune élève M’Hamed El Anka. Ce dernier, jeune musicien, se plait à aller écouter cheikh Nador au café Malakoff, à Bab El Oued, où il se produit régulièrement. Il intégrera plus tard son orchestre en jouant au tar.

Le « concurrent » de cheikh Nador à cette époque est cheikh Saïd Derres auquel succède à sa mort le talentueux Saïd Laouar.

Après Columbia, Mustapha Nador réalise avec la maison de disque Algériaphone une dizaine de 78 tours en 1932, et une autre dizaine avec Polyphone.

Et alors qu’il s’apprête à entreprendre un voyage en France pour enregistrer un nouvel album, cheikh Nador décède le 19 mai 1926 à Cherchell.

M’Hamed El Anka héritera de ses qacidat qu’il interprétera en introduisant une petite touche moderne à ce style qui, à partir de 1946, sera désigné sous le nom de châabi.

Synthèse Khadija T.

Sources :

  1. « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007
  2. https://musique.arabe.over-blog.com
  3. https://www.webchaabi.com

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1 commentaire

sohib 24 décembre 2016 at 16 h 20 min

Cheïkh Saïd Laouar de son vrai nom Malek Saïd a laissé des enregistrements qui date de 1924 et se trouvent à la phonothèque de la radio Algérienne.

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