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Cela s’est passé un 15 septembre 1976, décès du cheikh Dahmane Ben Achour

Grand maître du patrimoine traditionnel artistique de Blida, sa contribution à le sauvegarder fut précieuse. Dahmane Ben Achour est décédé il y a 44 ans.

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De son vrai nom Achour Abderrahmane, Dahmane Ben Achour est né le 11 mars 1912 à Ouled Yaïch,  dans la région de Blida, dans une famille modeste. Il fréquente l’école coranique, avec pour maître son grand-père, puis exerce le métier de coiffeur avant de se lancer dans la musique, qui ne tarde pas à absorber toute son activité.

Abderrahmane est très jeune lorsque ses parents s’installent à Alger, rue Zama. Son père, commerçant à la place des Martyrs, acquiert un commerce à Blida, après quelques années, et s’y installe à nouveau comme coiffeur.

Dans ce salon, le jeune Abderrahmane côtoie les grands maîtres de son époque qui exerceront une grande influence sur son épanouissement artistique. Et c’est dans ce salon aussi qu’il débute comme musicien. D’abord en jouant du mandole, accompagné par l’un de ses amis, Ali Mili issu des grandes écoles de l’art classique.

En 1931, il se fait remarqué grâce à sa belle voix au sein de la société blidéenne de musique El-Adabia, que préside Chérif Bencherchali. Dans cette association, il côtoie des musiciens affirmés tels que Hadj Medjbeur qui deviendra plus tard son bras droit, au violon, dans l’orchestre, ainsi que Khellil et Boualem Stamairo qui avaient acquis, à leur époque, le sens du métier après avoir travaillé avec le grand maître du aroubi de la Mitidja, Mahmoud Oulid Sidi Saïd.

Pris en charge artistiquement par les deux maîtres de la musique andalouse de l’époque : cheikh Chérif Bencherchali et cheikh El Hadj Medjbeur, qui lui enseignent cet art et les multiples répertoires, legs des anciens maîtres, Dahmane fait beaucoup de progrès et supplante tous les jeunes de sa promotion. Il adhère à El-widadia dès sa création en 1934 et guidé par le grand musicologue Mahieddine Lakehal, Dahmane apprend les noubas, les rythmes, le sens des poésies. Il connaît les meilleurs moments de sa carrière à partir de 1940 même si sa participation en 1939, à la fête du Trône, au Maroc, ne passe  pas passée inaperçue.

Dès 1946, il acquiert au sein de l’orchestre dirigé par Mohamed Fakhardji une connaissance encore plus solide de la musique arabo-andalouse et, très vite, devient un spécialiste du hadri (Hadhra) traditionnel. Dahmane Ben Achour joue de tous les instruments et maîtrise les styles Aroubi et Hawzi. Après l’Indépendance, il continue à animer des fêtes familiales avec son orchestre composé de Hadj Medjbeur au violon, Benchoubane au mandole, Barabas à la flûte, Ahmed Fellag-à la mandoline et Challal et Baba-Ameur au tambourin. Et sous la direction de Mustapha Skandrani, il enregistrera, à la télévision et à la radio, une série de noubas et autres houazas.

Professeur de musique au conservatoire municipal de Blida et au lycée Ibn Rochd, Dahmane Benachour transmet son savoir à une multitude d’élèves.

Artiste de talent apprécié par les connaisseurs, il se consacrera toute sa vie à la préservation du patrimoine traditionnel artistique qu’il voulait résolument « authentique » pour la génération future. Il donne son dernier spectacle en juillet 1976 à El-Achour (Alger) et meurt le 15 septembre 1976 à Blida, des séquelles irréversibles d’une intervention chirurgicale.

Synthèse Babzman

Sources :

  1. « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007
  2. « Cheikh Dahmane Benachour – Un virtuose de la musique andalouse », par Rachid Lounas, in L’Expression du vendredi 20 – samedi 21 septembre 2002

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