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Cela s’est passé un 11 mai 1926, naissance du docteur Ahmed Aroua

aMédecin, militant, écrivain, poète et islamologue, le docteur Aroua parlait d’un islam tolérant et ouvert sur la modernité.

Né le 11 mai 1926 à M’doukal (Batna), Ahmed Aroua entame sa scolarité à l’école primaires, à Koléa, où son père a été affecté en qualité d’enseignant, puis d’imam de la mosquée. Puis, il poursuit ses études secondaires à Belcourt (Belouizdad) où sa famille s’installe définitivement en 1943. C’est là qu’il s’engage dans le Comité de la jeunesse du PPA et dans les Scouts Musulmans où il sera mourchid à la section Emir Khaled.

Son compagnon de lutte, Ahmed Haddanou, dit Ahmed el caba, l’a côtoyé à cette période : « J’ai fait sa connaissance en 1944 à Belcourt. Je le voyais souvent en compagnie de Mohamed Belouizdad dont il était très proche. Ahmed a été l’un des premiers militants du comité de la jeunesse de Belcourt. Il a de tout temps été près de la base. Nous avons été arrêtés ensemble lors des manifestations de Mai 1945. Nous avons passé quelques mois ensemble en prison. Il a été constant dans son militantisme au sein de l’organisation. Bien après notre libération, nous ne nous sommes pratiquement pas quittés (…) L’image qui reste incrustée dans ma mémoire est celle de son père, Mohamed Seddik, qui arborait une tenue semblable à celle de l’Emir. C’était le seul à Belcourt qui la portait. Et lorsqu’il descendait majestueusement l’allée des Mûriers avec son burnous et ses atours, il semblait narguer tous les pieds-noirs. Ça titillait notre ego et enflammait notre orgueil. »

En 1946, Ahmed Aroua se rend à Montpelier, en France, où il obtient son baccalauréat au lycée d’Orléans. Et c’est dans la même ville qu’il entame ses études à l’université de médecine, tout en participant à la vie de l’Association des étudiants musulmans qu’il présidera entre 1952 et 1953. Il soutient sa thèse consacrée à l’ankylostomiase dans sa ville natale de M’doukal et effectue un stage d’internat à l’hôpital civil de Blida où il commence également à écrire son roman « Quand le soleil se lèvera » (publié en 1969 chez Sned).

Rentré à Alger, il ouvre un cabinet médical, et ne tarde pas à s’intégrer au Collectif des médecins de l’organisation du FLN.

Du fait de ses activités militantes, il sera arrêté et emprisonné de 1957 à 1959 dans différents camps, à Beni Messous, à Berrouaghia et à Douéra. Il retrouve son compagnon Ahmed Haddanou qui sera interné avec lui au camp de Bossuet où il écrit de nombreux poèmes en arabe et en français, parmi lesquels des chants nationaux.

A l’indépendance, le Dr Aroua exercera dans son cabinet privé dans son quartier de Belcourt, mais s’orientera vers le secteur public tout en poursuivant ses études médicales à Alger, où il obtiendra le grade d’enseignant de rang magistral en médecine sociale le 7 avril 1981.

Membre de plusieurs associations sociales et culturelles, il sera nommé en 1989 recteur de l’université islamique Emir Abdelkader de Constantine, poste qu’il conservera jusqu’à son décès le 27 février 1992. Homme ouvert au dialogue, il réussit à donner une autre impulsion à cette université.

Homme de science, homme de foi et homme universel, l’une des plus belles phrases d’Ahmed Aroua et qui pourrait presque résumer sa personnalité est « L’homme ne peut comprendre le monde que par la science. Il ne peut le dominer que par la foi »

Fin observateur de l’évolution de la société islamique, Ahmed Aroua lui consacra plusieurs essais, dont « L’islam à la croisée des chemins, problèmes idéologiques et perspectives d’avenir » (Sned, Alger, 1969) ; « L’Islam et la démocratie » (Maison des Livres) ; « L’Islam et la morale des sexes » (Opus-Enal) ; « L’islam et la science » (Sned, Alger, 1974)« L’homme et son milieu » (Sned, Alger, 1978)…

Il publia également plusieurs recueils de poésies, dont « Souvenirs radieux inspirés par la Révolution algérienne » (Librairie de la Société algérienne, Alger, 1964) ; « Fleurs des champs » ( imp. EPA, Alger, 1969) ; « Au-delà des barrières » (imp. EPA, Alger, 1969)…

Synthèse Khadija T.

Sources :

« Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007

« Dictionnaire des auteurs maghrébins de langue française », par Jean Déjeux. Karthala Editions, 1984

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4 commentaires

Nouar Mustapha 28 juin 2015 at 15 h 15 min

Vous etes une équipe,extraordinaire,de vrais professionnels.Merçi pour tout ce que vous nous donnez,barak Allaho fikoum !

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Docteur Farouk HAMZA 11 mai 2018 at 17 h 25 min

Le Docteur Ahmed AROUA a été un de mes Maîtres à la Faculté de Médecine d’Alger. Il était responsable du module de Médecine Sociale. Un homme pieux, affable, de grande culture, il était très proche des étudiants, d’une grande humilité, un Médecin au sens le plus noble de la profession. Allah yarhamoou.

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Mustapha BENAISSA 6 avril 2020 at 15 h 47 min

Merci pour cet excellente notice bio-bibliographique.
Le Docteur Ahmed Aroua Allah yerahmou m’a marqué par son humilité et son humanisme. Je garde précieusement une lettre qu’il m’avait envoyée après la lecture de mon premier recueil de poésie vers 1984 ou 85. Y a t-il une association « Ahmed Aroua » en Algérie ?

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Mustapha BENAISSA 6 avril 2020 at 15 h 49 min

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