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Généralités

Cela s’est passé le 6 février 1840 à Mazagran dans l’Oranie, la fin d’une bataille de quatre jours entre les troupes de l’armée française et de l’Emir Abdelkader.

Défense_héroïque_du_capitaine_Lelièvre_à_Mazagran_by_Jean-Adolphe_BeaucéDans la petite localité de Mazagran, située sur le versant d’une colline, surplombant le littoral de la région mostaganémoise, à proximité de la localité Stidia dans l’ouest d’Algérie, les affrontements armés commencent dans la matinée (09H00) du 03 février. Au sommet de la colline sous forme de triangle, se dresse un fort qui héberge une garnison de la colonisation française sous la direction du colonel Dubarrail et son commandant, le capitaine Lelièvre (10e compagnie du 1er bataillon d’Afrique). Il domine une plaine immense dont la longueur est ouverte sur une route de l’est du territoire algérien. Plaine qui sera blanchie progressivement par les troupes de l’Emir Abdelkader, commandées par son lieutenant – khalifa de Mascara – Mustapha ben Tami. Comme à l’accoutumée, l’agglomération, limitrophe au lieu de déroulement d’une bataille, est évacuée sur ordre de l’armée de l’Emir. 

  

Première action 

Mazagran est alors cerné, ses habitants sont allés se réfugier à Mostaganem. Cavaliers et fantassins ont afflué peu à peu, dès le 13 décembre 1839, dans les environs de Mazagran. Ils sont envoyés à partir des régions du Chéliff, de Mascara et de Tlemcen. Ils représentent un ensemble de tribus unies sous la même bannière. Ils installent leur camp. Leur présence est alors signalée au niveau du fort, là où l’effectif français chargé de la garde ne compte que 123 soldats. Armés de fusils à baïonnette, de grenades et disposant de deux pièces en batterie, ils sont cantonnés derrière les murs, ils consomment l’eau d’un puits. La force militaire algérienne est estimée par l’ennemi à douze mille hommes. Elle dispose de deux pièces d’artillerie, établies sur un plateau à 600m du fort assiégé. Les premiers tirs se font entendre durant cette matinée, visant la muraille faible du fort, du côté de la ville de Mazagran. Entre temps, la cavalerie attaque du côté de la plaine. Les combats : vives fusillades, tirs de canon ne cessent qu’à la tombée de la nuit.   

 

Assauts  

Les assaillants renouvellent chaque jour leur action. Celle du 04 février est lancée à six heures du matin. Ils sont à chaque fois repoussés, même si une brèche est faite dans les murs, durant le troisième jour. La nuit est mise à profit par les soldats français pour les restaurer et, bien sûr, soigner les blessés. Aussi, la garnison française de Mostaganem – d’un autre côté à quelque trois kilomètres – s’est-elle mise de la partie, tentant de vaincre la cavalerie (sept à huit mille hommes) qui fait office de barrière entre les deux villes. En vain, mais elle a probablement affaibli la force de frappe algérienne contre le fort de Mazagran, l’avant-dernier jour. Le lendemain, cette dernière survient au niveau de la muraille, elle sera, une fois de plus, refoulée par tous les moyens.  

 

Retrait 

Sa position est abandonnée et Mustapha ben Tami se met dans l’obligation d’ordonner le retrait. Pourquoi ? Est-ce l’usure de cette rude bataille qui a eu raison de sa personne et de ses hommes ? Est-ce qu’il a revu sa stratégie ? Il a préféré combattre ailleurs, considérant que ce fort n’est pas si important ? Le cousin de l’Emir Abdelkader, El Hossin ben Ali ben Abi Taleb raconte, lui, que Mazagran est « entourée de toutes parts. Nous pointâmes une pièce de canon qui abattit la hampe à laquelle ils (ndlr, soldats français) arboraient le drapeau. Un certain jour, un homme du nom de Sid Mohamed ben Mezrona, bach kaleb (trésorier) des soldats, répandit le bruit parmi ceux-ci que le sultan (ndlr, l’Emir Abdelkader) avait écrit de  retourner ; les soldats partirent. C’était un mensonge. J’eus un cheval tué à ce siège. De retour auprès du sultan qui était revenu à Tagdemt (ndlr, au sud-ouest), je lui rendis compte de ce qui était arrivé ; il destitua le bach kaleb ». Puis, il poursuit son témoignage en précisant que l’armée de l’Emir s’est dirigée à Médéa, quelques jours après : « Nous leur (ndlr, les Français) livrâmes bataille au Col (de Mouzaïa), depuis Zeboudj el Azra jusqu’à El Mesra. Ce jour, j’eus un cheval tué sous moi ». La campagne militaire de l’Emir Abdelkader se poursuit ainsi sans cesse.     

 

Mohamed Redouane 

 

Bibliographie:

  1. Histoire d’El Hadj Abdel Kader par El Hossin ben Ali ben Abi Taleb, dans Revue africaine, 1876. Traduction de Adrien Delpech.
  2. Défense du fort de Mazagran par cent vingt trois soldats français contre douze mille arabes (2-6 février 1840) par M. Philippoteaux en 1842 dans Galeries historiques du palais de Versailles, 1842.  
  3. Illustration 1: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9fense_de_Mazagran.jpg
  4. Illustration 2 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Mazagran_(1840)

 

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