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Chroniques Raconte-moi le Chaabi

ABDELHAK BOUROUBA, un « ANKAOUI » fertile et audacieux

B1Dans ce monde encore méconnu du chaâbi et sa grande forêt vierge, on peut avoir la chance de croiser sur son chemin quelques aventuriers qui vont  à sa découverte avec la curiosité et la volonté exigées.

J’ai fortuitement écouté un enregistrement d’une soirée de mariage animée par un certain Abdelhak BOUROUBA.  J’ai été très vite réceptif à sa façon de chanter. Sur des parfums d’El ANKA, sans vouloir l’imiter, Abdelhak BOUROUBA enchaîne chanson après chanson pour la plupart inédites. J’ai découvert des textes riches et interprétés dans une diction claire et admirable. La composition musicale frappe par son originalité et met en concours des musiciens aguerris.

 Il s’agit donc d’un nouveau souffle impulsé à cet art que nous voulons préserver et à tout le moins faire connaître. Aujourd’hui, la relève est attendue. Tout jeune chanteur mérite pour cela d’être connu, félicité et même encouragé pour peu qu’il distille un talent.

BOUROUBA et moi nous sommes rencontrés récemment et avons abordé le sujet inépuisable du chaâbi  tout en parlant de sa carrière.

Aujourd’hui âgé de 51 ans, cet ancien assistant d’un huissier de justice commença à s’investir dans le chaâbi en 1997.

Ce qui est étonnant est l’instrument qu’il a choisi en premier : la percussion ou derbouka avec une attention particulière sur le style d’Amar EZZINE. Puis il passa au banjo ténor comme guitare puis se posa en dernier sur le mandole.

Malgré tout le talent qu’il a pu construire sur le plan musical, il m’a avoué que son intérêt était plus porté vers le chant.

Il enseigna alors la musique et participa à des activités culturelles dans des Collèges d‘enseignement Moyen.

Pour référence, il écoutait des bandes magnétiques qui mémorisaient des enregistrements d’El ANKA, AMAR EZZAHI, El Hachemi GUERROUABI et bien d’autres. Sans oublier les solos banjo du regretté Abdelkader BELHADJ et de Sid Ahmed NAGUIB qui s’est volontairement soustrait du monde chaâbi.

La première cassette d’Abdelhak BOUROUBA remonte à 1990.

En 1993, Nacer Eddine BAGHDADI l’invite à son émission « djelsa maâ fennane ». Mohamed KERBA l’a également convié à « Ziara Khfifa ». Un passage dans une émission télé au Bastion 23 révéla Abdelhak BOUROUBA.

Le festival de la chanson chaâbi en 2007 assura la consécration de notre chanteur qui obtint le premier prix remis par Madame TOUMI la Ministre de la Culture sous l’oeil admiratif et bienveillant de Mr BENDAAMACHE.

L’audience d’Abdelhak BOUROUBA ne se limite pas au public algérois puisqu’il m’a appris qu’il était écouté par tout l’est algérien.

Plus enclin à interpréter le « medh », il n’hésite pas à prouver d’audace dans d’autres registres. « kahoua ou lataye », moulay bahdjet fès, ya ahli plus connue sous ya ali etc…sont autant de chansons qui nourrissent son répertoire.

Abdelhak BOUROUBA n’est pas de ceux qui récitent. Féru de langue arabe et pétri de musique, il dissèque un texte, le comprend, le savoure avant de le chanter.

Quand on rencontre des chanteurs comme BOUROUBA, notre espoir de maintenir en vie le chaâbi renaît et nous avons l’optimisme qui se met debout pour applaudir la relève.

 

Dr Rachid MESSAOUDI

messaoudirachid@hotmail.com

 

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